« La croissance de l’investissement en immobilier s’est probablement affaiblie le mois dernier, tirée vers le bas par la morosité de l’investissement dans le secteur », selon l’estimation médiane d’une enquête auprès des économistes avant la publication des vraies données prévue ce mercredi.
Le ralentissement de l’économie a incité Pékin à modifier l’orientation des politiques ce mois-ci, avec l’assouplissement de la politique monétaire de la banque centrale après l’annonce des dépenses budgétaires 2022.
À la fin de leur conférence annuelle de trois jours sur l’économie, les principaux décideurs du Parti communiste ont déclaré vendredi dernier que la priorité absolue pour l’année prochaine était « d’assurer la stabilité ». Ils se sont également engagés à « charger en axant » les politiques et à maintenir l’orientation monétaire souple et appropriée.
Il n’est pas clair si ce soutien sera suffisant pour inverser les effets de la répression sur l’immobilier, qui a déclenché des défauts de paiement chez Evergrande Group et d’autres promoteurs avec une chute des ventes.
« Le pire du resserrement de la politique est derrière nous, mais je ne suis pas sûr que nous puissions dire que le pire des retombées financières ou économiques est derrière nous », a déclaré Logan Wright, Directeur de la recherche sur les marchés chinois chez Rhodium Group.
« L’accent sera davantage mis sur l’assouplissement de la politique monétaire plutôt que sur la politique budgétaire, compte tenu des pressions financières subies par les gouvernements locaux », a-t-il déclaré.
Alors que Pékin devrait rendre plus de crédit disponible et signaler un certain assouplissement des contrôles sur le marché immobilier pour soutenir la « stabilité », les responsables ont maintenu la semaine dernière la position de base selon laquelle « les maisons sont destinées à la vie, pas à la spéculation ».
Chute des ventes de maisons
Les données sur le prix des maisons neuves montreront si les baisses de prix de septembre et octobre ont continué. La fin de l’année est généralement une saison chargée pour les ventes de maisons et une baisse continue des ventes aggraverait la situation financière déjà précaire de nombreux promoteurs.
La croissance des investissements dans les infrastructures s’est peut-être accélérée par rapport à l’expansion de 1 % connue au cours des 10 premiers mois de cette année, les gouvernements locaux ayant intensifié leur vente d’obligations spéciales au cours des derniers mois de l’année après un démarrage lent.
La Conférence centrale sur le travail économique a appelé les gouvernements locaux à éviter de contracter davantage de dettes cachées, suggérant qu’il leur sera difficile de maintenir des niveaux élevés de dépenses budgétaires à long terme, ce qui rendra plus difficile de compenser pleinement le ralentissement de l’investissement immobilier.
État de l’économie
Les ventes au détail pourraient avoir augmenté à un rythme plus lent de 4,7% en novembre, contre une hausse de 4,9% en octobre, selon une enquête auprès des économistes. Bien qu’il y ait encore eu de fortes ventes autour du festival de shopping « Singles Day » en novembre, la consommation de services, les ventes de restaurants et de restauration et les achats dans les magasins physiques ont peut-être ralenti en raison des épidémies de Covid-19 au cours du mois. Les ventes de voitures particulières ont également probablement chuté.
La production industrielle devrait se redresser en raison de la forte demande d’exportation et d’un assouplissement des restrictions sur la production introduite après les pénuries d’électricité plus tôt dans l’année.
Le taux de chômage est probablement resté stable à 4,9% en novembre, une lecture autour des niveaux d’avant la pandémie, selon l’enquête. Mais d’autres indicateurs ont montré que la situation de l’emploi continuait de se détériorer en novembre. Le nombre moyen d’heures travaillées par semaine vaut la peine d’être surveillé – cela a grimpé à un record élevé en octobre, indiquant que les entreprises ont probablement fait travailler les employés existants plus longtemps au lieu d’embaucher de nouveaux travailleurs.
Les pressions sur le marché du travail se poursuivront en 2022, avec un nombre record de près de 11 millions diplômés collégiaux entrant sur le marché du travail. La répression réglementaire contre des secteurs allant de l’éducation, à l’immobilier en passant par internet signifie une réduction des possibilités d’emploi, tandis que l’approche Zéro-Covid du gouvernement continuera de freiner l’emploi dans les industries de services. Si les exportations ralentissent par rapport à leurs gains records cette année, cela ajoutera encore aux pressions sur le marché du travail.
À propos de l'auteur
Ayant occupé différents postes en analyse financière, Kadiatou est une passionnée des phénomènes économiques et de leur interprétation.
Diplômée de HEC Montréal en économie appliquée, finance et mathématique, elle se joint à MREX pour partager son regard sur l’actualité en soulignant, les faits pertinents pour les investisseurs immobiliers.
