Le loyer moyen au Canada a continué d’augmenter régulièrement le mois dernier, ce à quoi le marché s’attendait de sa part pendant que les propriétaires potentiels attendent les réductions de taux d’intérêt en laissant le marché locatif absorber la demande.
Selon le dernier rapport national sur les loyers de Rentals.ca et Urbanation, la moyenne mensuelle demandée pour tous les types de propriétés résidentielles s’est élevée à 2 188 $ en avril, marquant un « niveau presque record », ainsi qu’une augmentation de 9,3 % d’une année sur l’autre et une hausse de 0,3% d’un mois à l’autre.
L’augmentation d’un mois à l’autre représente notamment « la première augmentation mensuelle des loyers depuis janvier 2024 ».
« Cependant, les loyers ont légèrement diminué de 0,4% au cours des trois derniers mois, illustrant une modération continue de la croissance des loyers après la forte accélération survenue au printemps et à l’été 2023 », indique également le rapport de vendredi.
Pourtant, si l’on compare avril 2024 au « creux de la COVID-19 » d’avril 2021, les loyers canadiens ont grimpé de 32 %, soit un montant supplémentaire de 526 $ par mois.
Le rapport souligne qu’il y avait une nuance significative entre les loyers moyens des logements locatifs spécialement construits et les loyers des copropriétés, le premier augmentant de 13,1 % à 2 124 $, et le second n’augmentant que de 3,8 % à 2 331 $.
Alors que l’abordabilité reste remarquablement limitée à travers le pays (attribuable à l’inflation) ce sont les logements plus petits et (relativement) plus abordables qui ont connu la plus forte hausse des prix en avril. À savoir : les studios, dont les loyers ont connu une forte hausse de 17,2 % pour atteindre une moyenne de 1 575 $.
Un marché locatif « de plus en plus fragmenté »
Dans son analyse des données de vendredi, le président de l’urbanisation, Shaun Hildebrand, remarque que « le marché locatif au Canada est devenu de plus en plus fragmenté, les villes chères voyant les loyers diminuer et les marchés abordables connaissant une escalade rapide et continue ».
« Sans une réponse suffisante de l’offre, ces marchés abordables risquent de devenir rapidement inabordables, ne laissant les locataires nulle part vers qui se tourner », ajoute Hildebrand.
Comme Hildebrand y fait allusion, les loyers moyens demandés pour les appartements ont continué de baisser en avril sur les principaux marchés locatifs du Canada : Toronto et Vancouver.
À Toronto, les loyers ont diminué de 2,3 % d’une année sur l’autre et de 0,9 % d’un mois à l’autre pour atteindre une moyenne de 2 757 $, poursuivant une tendance amorcée en septembre 2023. De la même manière, les loyers à Vancouver ont chuté de 7,8 % d’une année sur l’autre et de 0,4 % d’un mois à l’autre pour atteindre une moyenne de 2 982 $.
« Les loyers des appartements à Toronto ont diminué de 5,4 % par rapport à leur sommet de novembre 2023 (2 913 $), tandis que les loyers à Vancouver ont chuté de 10,7 % depuis qu’ils ont atteint leur sommet de juillet 2023 (3 340 $) », note également le rapport.
Pendant ce temps, à Edmonton, une grande ville canadienne historiquement connue pour être abordable pour les locataires, a vu ses loyers bondir de 13,3 % par an pour atteindre une moyenne de 1 507 $. À Calgary, le rythme annuel de croissance des loyers a atteint 8,6 %, portant le taux moyen à 2 089 $. À Ottawa et à Montréal, les loyers ont augmenté respectivement de 2,5 % et 8,6 % au cours du mois.
Les loyers demandés pour les logements partagés (colocation) ont connu une hausse annuelle de 9 % dans les quatre provinces suivies pour ce type de location, l’Ontario, la Colombie-Britannique, l’Alberta et le Québec, pour atteindre une moyenne de 996 $ par mois.