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Le plus grand marché obligataire du monde a récupéré après avoir passé une grande partie de 2023 sous l’eau

27 novembre, 2023   |   Par Kadiatou Bah

Les bons du Trésor aux États-Unis ont prolongé leur puissante progression de novembre, alors que les paris selon lesquels la Réserve fédérale en avait fini avec les hausses de taux d’intérêt vont bon train.

Le plus grand marché obligataire du monde a récupéré, se dirigeant vers son meilleur mois depuis mars. Un indice du Trésor américain a récemment évolué vers un rendement positif pour l’année, alors que les signes d’un ralentissement de l’inflation et d’une croissance mesurée de l’emploi ont déclenché un rallye qui a fait chuter les rendements à leur plus haute jauge depuis plus d’une décennie.

« Le marché semble avoir adopté l’idée selon laquelle le ralentissement des données économiques accélérerait l’arrivée de réductions de taux favorables au marché, même si la Fed a continué à affirmer le contraire », a déclaré Chris Larkin chez Morgan Stanley. « Cette semaine offrira de nombreuses opportunités aux traders de décider si cette tendance au refroidissement est intacte. ».

Les traders surveilleront de près une autre série de données économiques cette semaine, y compris la mesure préférée de la Fed de l’inflation sous-jacente. 

Aux États-Unis, les ventes de maisons neuves ont chuté en octobre après une révision à la baisse par rapport au mois précédent, les taux hypothécaires, élevés depuis des décennies, ayant pesé sur la demande. L’indice manufacturier de la Fed de Dallas pour novembre s’est révélé plus faible que prévu.

Les paris selon lesquels les décideurs politiques en auraient fini avec le cycle de hausse des taux ont alimenté un rallye du S&P 500 ce mois-ci, faisant baisser les attentes de volatilité à court terme. 

Même si certains ont profité de l’occasion pour acheter une protection à bas prix, cette pratique est loin d’être omniprésente ,et les appels affirmant que l’environnement du marché devient trop serein se multiplient.

« Le contexte technique actuel du marché boursier est d’une importance cruciale », a déclaré Matt Maley , stratège en chef des marchés chez Miller Tabak + Co.

« Cela ne signifie pas que nous sommes sur le point de voir un sommet important sur le marché boursier. Cela pourrait simplement signifier que nous assisterons à un léger repli ou même à une correction « latérale » à un moment donné au cours des deux prochaines semaines pour remédier à cette situation de surachat ».

« La volatilité s’est effondrée, les marchés obligataires et boursiers se sont stabilisés tandis que le dollar a chuté de manière significative, ce qui devrait suffire à inciter les investisseurs à se sentir prudemment optimistes », selon Mark Hackett de Nationwide.

Et du côté des actions ?

De plus, près de 60 % des personnes interrogées dans le cadre de la dernière enquête MLIV Pulse s’attendent à ce que les actions génèrent de meilleurs rendements que les obligations au cours du mois prochain.

Il s’agit du plus haut niveau d’enthousiasme pour les actions enregistré par l’enquête depuis que la question sur les deux actifs a été posée pour la première fois en août 2022.

Les prévisionnistes de Wall Street sont devenus plus optimistes quant aux perspectives pour l’année prochaine, alors que la confiance des investisseurs s’améliore et que les attentes d’une récession diminuent.

Les stratèges de Bank of America Corp. et de BMO Capital Markets s’attendent à ce que le S&P 500 progresse à nouveau en 2024, le repoussant au-dessus du niveau record du début de 2022. Des appels moins optimistes de Goldman Sachs Group Inc. et de Société Générale prédisent toujours que les prix des actions augmenteront un peu d’ici la fin de 2024, même s’ils restent juste en deçà du pic précédent.

Pour finir sur une note plus contenue, Jason Draho d’UBS Global Wealth Management a déclaré que « Les marchés s’attendent à un atterrissage en douceur, et donc à un maintien des dépenses de consommation ».

« Nous pensons que ce point de vue sera finalement justifié. En attendant, les investisseurs seront probablement obsédés par les données sur les dépenses de consommation au cours des prochaines semaines, et toute réaction du marché à ce sujet doit être prise avec des pincettes jusqu’à ce que nous sachions comment se dérouleront les fêtes de fin d’année ».