Au chapitre des bonnes nouvelles cette semaine, nous avons le nombre de mises en chantier du mois d’octobre qui est le meilleur depuis juin. Cependant, un économiste prévient que la baisse des ventes de maisons du mois dernier « n’augure rien de bon pour la construction de maisons à l’avenir ».
Octobre s’est avéré être un mois solide pour le secteur de la construction résidentielle au Canada, selon de nouvelles données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
L’agence a rapporté jeudi que le taux annuel mensuel désaisonnalisé du total des mises en chantier au Canada a légèrement augmenté de 1 % entre septembre et octobre pour atteindre 274 681 unités.
En ce qui concerne spécifiquement les centres urbains, soit les endroits qui comptent au moins 10 000 habitants, le total des mises en chantier a augmenté de 2 % pour atteindre 257 357 unités le mois dernier, a indiqué la SCHL.
Ce chiffre comprenait 209 887 mises en chantier de logements collectifs en milieu urbain (en hausse de 1 % d’un mois à l’autre) et 47 470 mises en chantier de maisons individuelles en milieu urbain (en hausse de 9 % d’un mois à l’autre).
L’économiste en chef de la SCHL, Bob Dugan, a souligné que, malgré ces tendances à la hausse qui sont attribuées à « la persistance des mises en chantier de logements multirésidentiels compensant la baisse des mises en chantier de maisons individuelles », les mises en chantier réelles depuis le début de l’année sont en baisse, ce qui indique que la construction d’habitations n’est pas s’intensifier de manière significative.
De plus, la construction résidentielle dans certaines grandes villes canadiennes semble reculer, selon les données de jeudi.
Alors que les mises en chantier à Vancouver ont bondi de 35 % en octobre (en raison d’une augmentation de 40 % des mises en chantier de logements collectifs), Toronto et Montréal se sont écartés de la tendance à la hausse, les mises en chantier ayant reculé respectivement de 24 % et 43 % dans ces marchés.
Les mises en chantier dans les zones rurales ont également chuté à 17 324 unités le mois dernier.
L’économiste de Desjardins, Marc Desormeaux , a commenté ce matin les données de la SCHL, affirmant que même si le secteur de la construction au Canada a été « incroyablement résilient » au cours des derniers mois, notant que les résultats d’octobre ont été les meilleurs depuis juin et les deuxièmes plus forts au cours de la dernière année, les chiffres à venir sont susceptibles d’être plus déprimants.
« Les taux d’intérêt et les coûts des matériaux de construction sont à des niveaux élevés depuis des décennies. Le sentiment dans le secteur de la construction résidentielle est très faible. Les pénuries de main-d’œuvre demeurent dans le secteur de la construction. La relation historique entre les ventes et les mises en chantier semble s’être rompue ces derniers temps », écrit Desormeaux.
Une baisse particulièrement forte des achats de maisons a été observée au cours du même mois, alors cette hausse des mises en chantier, n’augure rien de bon pour la construction de logements à l’avenir.
Toutes ces tendances devraient persister au moins dans une certaine mesure au cours des prochaines années et l’activité économique devrait reculer à l’approche de l’année prochaine. Cela induit une prédiction de baisse des mises en chantier pour l’année prochaine.
Sur une note plus positive, Desormeaux a également déclaré que les données d’aujourd’hui ne changent pas à elles seules l’opinion de Desjardins selon laquelle la Banque du Canada choisira de maintenir son taux directeur inchangé lors de sa prochaine réunion et la réduction du taux directeur est prévue vers le milieu de 2024.
« Même si l’activité de construction résidentielle continue de résister aux effets des taux d’intérêt élevés et du ralentissement de l’économie, nous pensons que la Banque accordera davantage d’importance à la récente décélération de l’emploi et de l’inflation. »