Selon la société de données immobilières Altus Group, la pandémie a incité les acheteurs à adopter les maisons en rangée comme une option plus abordable pour obtenir plus d’espace pour vivre et pour travailler.
Le Groupe Altus a publié son rapport 2021 sur les logements en rangée, un mémoire de style exécutif qui nous plonge dans les tendances du marché des maisons en rangée au Canada, plus particulièrement à Vancouver, Calgary et dans la région du Grand Toronto (RGT). Le rapport était basé sur des données qui incluent à la fois les maisons de ville traditionnelles en rangée ainsi que les maisons de ville superposées.
Une question d’abordabilité
Selon le rapport d’Altus, « La pandémie a incité de nombreux acheteurs à chercher plus d’espace que ce qui est disponible dans un appartement de copropriété typique, mais à un prix plus abordable qu’une maison individuelle ».
Le thème qui résonne est que les maisons de ville canadiennes sont devenues des produits de base incroyablement chauds depuis le début de la pandémie. Et nous ne pouvons littéralement pas en avoir assez.
Fait révélateur, le Groupe Altus a constaté que les ventes de maisons en rangée neuves ont augmenté au cours des trois premiers trimestres de 2021 dans les régions de Vancouver, de Calgary et de la région du Grand Toronto. Dans chacune de ces zones de marché, les maisons en rangée ont représenté environ une vente de maisons neuves sur cinq en 2021 ce qui en fait un segment de marché important.
Cependant, malgré les niveaux de ventes réels en hausse l’an dernier, les maisons en rangée ont conquis une plus petite part du marché total des maisons neuves, selon le Groupe Altus.
La raison n’est pas que d’autres types de maisons unifamiliales ont usurpé des maisons en rangée; Les ventes de maisons en rangée ont en effet augmenté dans une plus grande mesure que les ventes de maisons individuelles et jumelées neuves. « Au contraire, une forte résurgence des ventes d’appartements neufs en copropriété est le coupable », peut-on lire dans le rapport.
Offre, demande et alternative
Le Groupe Altus a constaté que l’inventaire de nouvelles maisons en rangée disponibles à l’achat a chuté de façon spectaculaire au cours de la dernière année à Vancouver et dans la région du Grand Toronto, alors que les prix ont augmenté rapidement. Vancouver et la région du Grand Toronto n’ont maintenant qu’un à deux mois d’approvisionnement disponible, selon les ventes mensuelles moyennes des 12 derniers mois. Bien qu’ils ne soient pas aussi serrés, les stocks de maisons en rangée à Calgary sont également en baisse, avec des mois d’inventaire à leur plus bas niveau depuis 2014, selon le rapport.
Le resserrement de l’offre et la forte demande ont entraîné des hausses de prix spectaculaires dans certaines régions du pays. En fait, les prix ont augmenté plus rapidement pour les maisons de ville neuves à Vancouver et dans la région du Grand Toronto que pour les unités de condos. « Une certaine détérioration de l’abordabilité relative pousse donc une certaine demande potentielle de maisons en rangée dans les appartements en copropriété », selon le rapport.
Le Groupe Altus souligne certaines nouvelles potentiellement positives sur le front de l’offre de condos. Comparativement à 2020, il y a eu une augmentation du commerce de terrains résidentiels de densité moyenne dans la plupart des principaux marchés du Canada au cours des trois premiers trimestres de 2021, à l’exception de l’Alberta.
« Cela suggère qu’il y a plus d’optimisme parmi les promoteurs quant aux perspectives du segment des maisons en rangée du marché des maisons neuves et que d’autres projets de maisons en rangée pourraient être en cours à l’avenir pour aider à atténuer la détérioration de la situation de l’offre », toujours selon le rapport.
Selon Altus Group, les maisons en rangée avec des unités superposées qui partagent un flanc et ont généralement deux ou trois unités empilées verticalement ensemble ont joué un rôle plus important au cours de la dernière année dans le monde plus large des maisons en rangée. Le Groupe Altus affirme que cet élan comble l’écart de taille et de prix entre les condos et les maisons en rangée.
Les ventes de nouvelles maisons de ville empilées sont en hausse depuis le début de l’année à Vancouver et dans la région du Grand Toronto, dépassant déjà les totaux annuels pour 2020. Les maisons en rangée empilées représentent environ une vente de maisons en rangée neuves sur sept depuis le début de l’année à Vancouver et plus d’une sur quatre dans la région du Grand Toronto. En fait, la région du Grand Toronto se dirige vers une année record pour les ventes de nouvelles maisons de ville empilées.
Davelle Morrison, agent immobilier de Toronto, affirme que bon nombre des maisons en rangée de la ville sont en fait au même prix que ses maisons. « Si ce n’est pas le cas, ce sont des maisons de ville empilées », dit-elle. Et toutes les maisons de ville empilées ne sont pas créées égales.
« Il y a de bonnes et de mauvaises maisons de ville empilées », dit Morrison. « J’en vois quelques-unes avec de grandes évaluations spéciales pour les réparations. Et d’autres offrent une disposition si terrible qu’elles obligent les acheteurs à les vendre dans quelques années simplement parce qu’une fois qu’ils ont des enfants, faire passer une poussette dans les escaliers devient problématique.
Malgré les défis de certains, Morrison dit que, si un acheteur de Toronto peut trouver l’une des meilleures maisons en rangée, alors il a vraiment trouvé un joyau dans la ville. « Mes acheteurs ont récemment acheté une grande maison dans la ville qui avait même une piscine commune », explique Morrison. « La mise en page est parfaite et j’ai l’impression qu’ils pourront y rester pendant des années, même après avoir eu leur premier petit. »
Perspectives
En ce qui concerne l’avenir, le Groupe Altus affirme que l’attrait sous-jacent des nouvelles maisons en rangée pour les acheteurs qui recherchent plus d’espace que ce qui est généralement disponible dans un nouveau condo devrait persister; cependant, il y a quelques facteurs qui pourraient réduire les ventes en 2022. Cela comprend la hausse rapide des prix, les taux hypothécaires effectifs élevés, le manque d’offre dans des marchés comme la RGT et Vancouver, et l’incertitude persistante entourant le virus de COVID-19 et son impact sur l’économie.
En attendant, si vous êtes à la recherche d’une maison de ville, vous feriez mieux de les obtenir pendant qu’elles sont chaudes et avant que les prix n’augmentent une fois de plus et que l’offre ne baisse encore.
À propos de l'auteur
Ayant occupé différents postes en analyse financière, Kadiatou est une passionnée des phénomènes économiques et de leur interprétation.
Diplômée de HEC Montréal en économie appliquée, finance et mathématique, elle se joint à MREX pour partager son regard sur l’actualité en soulignant, les faits pertinents pour les investisseurs immobiliers.
