C’est unanime : les banques parmis les six principaux prêteurs commerciaux du Canada s’attendent maintenant à ce que le Banque du Canada aille de l’avant avec une hausse de 50 points de base des taux cette semaine
La Banque Canadienne Impériale de Commerce, la Banque Nationale du Canada et la Banque Toronto-Dominion ont intensifié leurs appels à la banque centrale pour qu’elle relève son taux directeur d’un demi-point de pourcentage à 1% lors de sa décision à venir le 13 avril prochain.
Les banques se sont toutes données le mot
Ces banques rejoignent ainsi la Banque de Montréal, la Banque de Nouvelle-Écosse et la Banque Royale du Canada dans la prévision de ce qui serait la première hausse de 50 points de base depuis 2000.
Le consensus parmi les banques canadiennes, qui s’est dégagé lundi dernier après un sondage trimestriel auprès des dirigeants, qui a montré que les entreprises rencontraient des contraintes de capacité dans un contexte d’approfondissement des inquiétudes liées à l’inflation. Rappelons que cette dernière est encore plus agressive que ce qui était attendu sur le marché. Les investisseurs dans les swaps au jour le jour évaluent à environ 80% la probabilité d’une hausse démesurée de celle-ci.
La vigueur économique menacée par l’inflation
Les données sur le produit intérieur brut publiées le 31 mars dernier ont montré que l’économie prend de l’ampleur car les restrictions destinées à contrer le variant omicron du virus de Covid-19 ont été assouplies.
« Il y en a assez pour donner à la Banque du Canada un laissez-passer pour une hausse de 50 points de base, surtout après le chiffre flash du PIB de février », a déclaré Andrew Kelvin, stratège en chef du Canada chez Valeurs Mobilières TD, par courriel.
« Dans cet environnement, nous pensons qu’il est probablement logique pour eux de prendre le chemin de la moindre résistance. », a-t-il déclaré.
Le taux de chômage canadien s’est établi à 5,3 % en mars, par rapport à 5,5 % le mois précédent, alors que l’économie a créé 72 500 emplois, a indiqué vendredi Statistique Canada.
Les économistes ont changé leurs prévisions tarifaires au milieu de discours plus durs de la part des décideurs politiques du monde entier. Dans un discours prononcé le 25 mars, la sous-gouverneure Sharon Kozicki a déclaré que la Banque du Canada «agir avec force» pour réprimer l’inflation, qui est en hausse de 5,7 % par année, soit le rythme le plus rapide en trois décennies.
Les nouveaux appels de taux constituent un changement marqué dans les perspectives des coûts d’emprunt qui prendra de nombreux Canadiens par surprise et représentera un test majeur pour une économie dont le fardeau total de la dette est l’un des plus élevés du monde développé.