Dans un rapport publié jeudi de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Francis Cortellino Analyste principal, Économie déclarait aux lecteurs que « Le faible nombre de logements disponibles sur le marché continuera de favoriser la construction de nouvelles habitations, mais limitera le nombre de transactions sur le marché de la revente. ». En 2022, la construction résidentielle demeurera en hausse à Montréal. La faible quantité de logements disponibles et la croissance démographique qui reprendra un peu de vigueur stimuleront la construction de nouvelles habitations selon le rapport.
A Montréal, la SCHL affirme que le peu de propriétés disponibles et la baisse de leur abordabilité limiteront « la croissance des transactions en 2021 ». Celle -ci pourrait se stabiliser au niveau connu en 2020. Les prix, cependant, continueront eux à grimper de façon importante, car les conditions de marché « continueront de favoriser fortement les vendeurs dans la métropole en 2021 » pouvait-on lire.
Cette situation pourrait d’ailleurs avoir des répercussions sur le marché locatif. Le taux d’inoccupation dans ce marché demeure faible à beaucoup d’endroits dans la région de Montréal. « Les jeunes ménages, qui ont moins les moyens de s’acheter une propriété avec les hausses de prix actuelles, restent locataires plus longtemps », selon Cortellino. Ce dernier s’attend ainsi à ce que la pression à la hausse sur les loyers « soit encore présente » en 2021, en particulier dans la banlieue de Montréal.
Une croissance des prix des propriétés de 15 à 20% à Montréal
La valeur des propriétés dans la région de Montréal sur le marché de la revente devrait continuer de croître de 15 à 20 % d’ici la fin de cette année en se comparant à l’année dernière, selon les prévisions de la Société canadienne d’hypothèques et de logement.
Après avoir augmenté avec une moyenne annuelle d’environ 5 à 6 % durant les années qui ont précédé la pandémie, le prix sur le marché de la revente a explosé en 2020 à Montréal et dans ses banlieues. Il a atteint une hausse autour de 15 %. La tendance continue de se poursuivre d’ailleurs actuellement. Cette hausse est d’environ 25 % pour les quatre premiers mois de 2021, et cela, par rapport à la même période en 2020.
Dans les prochains mois, cette pression sur le marché qualifiée « d’insoutenable » à long terme, précise la SCHL devrait diminuer un tant soit peu à la grandeur du pays. Ceci prédit donc que les ventes de logements et la croissance des prix à l’échelle du pays diminueront par rapport à l’an passé. Elles demeureront qu’à même « élevées », en particulier pour ce qui est des « maisons individuelles » offertes sur le marché de la revente.
La forte hausse des prix sur le marché immobilier est bien effective alors que le nombre de mises en chantier d’habitations dans la région métropolitaine a atteint l’an dernier son plus haut niveau en 15 ans. Cet élan va probablement se poursuivre cette année. Or, ces nouvelles constructions concernent majoritairement le marché locatif, selon Cortellino. Elles ont donc peu d’impacts sur la fluctuation des prix sur le marché de la revente.
Par ailleurs, la seule ombre au tableau selon la page 53 du rapport est le fait que « dans les secteurs plus centraux de Montréal, en particulier l’arrondissement de Ville-Marie, les ventes de copropriétés continueront de souffrir tant que les acheteurs et les investisseurs ne verront pas la situation aux frontières revenir un peu plus à la normale ».
L’exode vers la banlieue continuera par ailleurs de bénéficier aux régions éloignées voisines de la grande région de Montréal, où les logements sont généralement plus abordables, prévoit la SCHL dans ses perspectives pour le marché de l’habitation.