Les consommateurs canadiens ont resserré les cordons de leur bourse en septembre, renforçant ainsi les arguments en faveur du maintien des taux d’intérêt par la Banque du Canada la semaine prochaine.
Après le rapport sur l’emploi en septembre qui a montré une stagnation du taux de chômage avec beaucoup plus d’emplois créés, cette semaine a été ponctuée par la parution de données portant à croire que la Banque du Canada se dirige vers un statuquo lors de sa prochaine décision.
Inflation en baisse en septembre
L’indice des prix à la consommation a augmenté de 3,8 % en septembre par rapport à l’année dernière, a rapporté Statistique Canada mardi à Ottawa. Il s’agit d’un revirement qui arrive au bon moment pour les décideurs de la Banque du Canada.
La moyenne mobile sur trois mois des pressions sous-jacentes sur les prix qui, selon les déclarations de Tiff Macklem, est la donnée clé que les décideurs suivent, est tombée à un rythme annualisé de 3,67%, contre 4,29% un mois plus tôt.
La consommation au Canada stagne
Les recettes des détaillants sont restées stables en septembre, selon une estimation préliminaire de Statistique Canada publiée vendredi. Cela fait suite à une baisse de 0,1% un mois plus tôt.
Avec une inflation et une croissance démographique plus élevées que la normale, il faut une croissance des ventes au détail d’environ 0,4 %, 0,5 %, 0,6 %, simplement pour signifier que le Canadien moyen a acheté autant de choses que le mois précédent, selon les experts.
Cela prouve que les consommateurs canadiens ressentent un peu de souffrance et ne font pas vraiment avancer l’économie avec enthousiasme.
Les ventes ont diminué dans six des neuf sous-secteurs, notamment les concessionnaires automobiles et les détaillants de meubles, d’appareils électroniques et d’électroménagers. Hors automobiles, les ventes au détail ont augmenté de 0,1%, contre une baisse attendue de 0,1%.
En volume, les ventes au détail ont chuté de 0,7 % en août.
Le rapport montre que les Canadiens réduisent rapidement leurs achats de biens alors que de plus en plus de ménages sont confrontés à des renouvèlements de versements hypothécaires.
Cela concorde également avec l’enquête menée auprès des consommateurs par la Banque du Canada plus tôt cette semaine, selon laquelle les Canadiens qui s’attendent à des effets plus négatifs à l’avenir en raison des hausses de taux sont plus susceptibles de dépenser pour des articles discrétionnaires que pour des articles habituellement financés par des prêts, comme les voitures et les appareils électroménagers.
Le gouverneur Tiff Macklem et ses responsables ont maintenu les coûts d’emprunt à 5 % début septembre, affirmant que des données récentes montraient que des taux plus élevés contribuaient à ralentir l’économie et la consommation. Les décideurs politiques devraient tenir leur deuxième réunion consécutive mercredi, espérant que le ralentissement de la demande se traduira par un ralentissement du taux d’inflation dans les mois à venir.
« La faiblesse des volumes de ventes suggère que les consommateurs perdent le vent en poupe, ce qui maintient l’économie dans son ensemble sur la bonne voie pour stagner pendant le reste de l’année », a déclaré Shelly Kaushik, économiste à la Banque de Montréal, dans une note aux investisseurs. « Ce rapport mou est une raison de plus de s’attendre à ce que la Banque du Canada maintienne ses taux directeurs inchangés lors de la réunion de la semaine prochaine. »
À l’échelle régionale, les ventes ont diminué dans six des dix provinces en août, la Colombie-Britannique ayant enregistré la plus forte baisse provinciale. À Vancouver, les ventes ont diminué de 1,6 %.
Environ 12 % des détaillants canadiens ont déclaré que leurs activités commerciales en août avaient été affectées par la grève dans les ports de la Colombie-Britannique, selon Statistique Canada.
L’agence n’a pas fourni de détails sur l’estimation de septembre, basée sur les réponses de 36,5 % des entreprises interrogées.
« Ce rapport est un autre signe que la vigueur du consommateur continue de s’affaiblir, l’estimation anticipée pour septembre impliquant également une faible avance vers le quatrième trimestre », a déclaré Katherine Judge, économiste à la Banque Canadienne Impériale de Commerce, dans un rapport à investisseurs. « La demande intérieure réagissant clairement à la hausse des taux d’intérêt, la BOC n’aura probablement pas besoin d’augmenter les taux à partir de maintenant. »