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Le géant de l’immobilier Blackstone prévoit de s’étendre au Canada

18 juillet, 2022   |   Par Kadiatou Bah

Blackstone, le plus grand investisseur immobilier au monde dit prévoir s’étendre au Canada, mais affirme qu’il évitera d’investir dans la section unifamiliale.

Blackstone Inc., le titan américain de l’immobilier qui a annoncé son intention d’étendre ses activités canadiennes le mois dernier, a déclaré qu’il allait élargir son portefeuille d’actifs d’ici « de manière significative » au cours des prochaines années, en mettant l’accent sur les espaces industriels, les locations multirésidentielles et les logements étudiants.

Des opportunités « importantes »

Dans une entrevue tenue le 28 juin, le directeur immobilier de Blackstone, Nadeem Meghji, a déclaré que la société voyait une opportunité dans plusieurs villes canadiennes d’acquérir ou de développer des espaces de bureaux, des immeubles résidentiels et plus encore.

« Nous avons un capital qui nous permet d’investir massivement lorsque nous sommes enthousiastes face à certains (actifs) », a déclaré Meghji. « Nous espérons et nous nous attendons à ce que notre portefeuille augmente considérablement au Canada au cours des prochaines années. », a-t-il affirmé.

À ce jour, Blackstone possède environ 450 propriétés au Canada, principalement des entrepôts et des espaces industriels, ainsi que quelques tours de bureaux.

Dans les années à venir, la société dit qu’elle sera intéressée par des espaces de bureau pour les entreprises de technologie et des installations de production de style studios pour les entreprises de divertissement.

« Nous assistons à une révolution du contenu… et un écosystème technologique en plein essor dans les sciences de la vie, dans certaines grandes villes canadiennes. Il existe un moyen d’exprimer un point de vue sur ces tendances technologiques en achetant des actifs durs », a déclaré Meghji.

Janice Lin, une ancienne dirigeante de l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada qui a été choisie pour diriger la branche canadienne de Blackstone, a déclaré que l’entreprise s’intéressait également aux logements étudiants construits à cet effet dans les petits marchés urbains, citant Kingston, qui abrite l’Université Queen’s, à titre d’exemple.

« Quand on pense aux logements qui sont disponibles dans les grandes universités canadiennes, il n’y a pas assez d’offres et pas assez de logements étudiants construits. Nous réfléchissons donc à la question suivante: comment pouvons-nous améliorer l’offre et constituer des stocks? », a-t-elle déclaré.

L’accueil du marché et clarification du positionnement

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les investisseurs institutionnels ont fait l’objet de vives critiques pour avoir acheté des maisons unifamiliales et les avoir transformées en propriétés locatives, une tactique qui, selon les critiques, exacerbe une crise de l’abordabilité au Canada.

L’annonce de Blackstone en mai a suscité la crainte parmi les défenseurs du logement. Selon eux, la société de capital-investissement, qui a acheté pour plus de 5,5 milliards de dollars de maisons unifamiliales aux États-Unis après la crise des prêts hypothécaires de 2008, mettrait à l’épreuve cette stratégie au nord de la frontière.

Mais l’entreprise n’a « aucune intention d’investir dans des maisons unifamiliales au Canada », a déclaré Meghji.

« Ce n’est tout simplement pas notre objectif. Lorsque nous pensons au marché canadien, nous sommes très enthousiastes à l’idée d’investir dans des actifs immobiliers comme les immeubles de bureaux urbains. Dans la mesure où nous investissons dans le logement locatif, l’accent sera mis sur les logements multirésidentiels, et même cela ne représente qu’un faible pourcentage de notre entreprise. », selon Meghji.

Les propriétés canadiennes de Blackstone valent environ 14 milliards de dollars américains au total, selon la société. À l’échelle mondiale, la société dispose d’un portefeuille immobilier d’une valeur d’environ 514 milliards de dollars.