La Banque de Montréal n’a pas répondu aux estimations des analystes, car elle était aux prises avec la faiblesse des revenus des marchés financiers et a annoncé une augmentation de ses provisions pour pertes sur prêts.
La banque torontoise a gagné 2,56 $ CA par action sur une base ajustée au cours du premier trimestre fiscal, a-t-elle déclaré mardi dans un communiqué , soit en deçà de l’estimation moyenne de 3,02 $ CA des analystes du marché.
Certains analystes avaient prédit que les revenus de négociation de BMO pourraient être révélés pour le trimestre. La division des marchés financiers de la banque a déclaré un bénéfice net de 393 millions de dollars canadiens (291 millions de dollars), en baisse de 19 % par rapport à l’année précédente, la baisse des revenus de négociation étant compensée par une hausse des revenus de souscription et de conseil.
« À notre avis, il n’y a aucun moyen de donner une tournure positive » aux résultats, a déclaré Meny Grauman, analyste à la Banque de Nouvelle-Écosse, dans une note aux investisseurs. « Le fait marquant de ce trimestre est la baisse substantielle des revenus. »
Le chiffre d’affaires total a chuté de près de 8 % par rapport au quatrième trimestre de l’année dernière, à 7,67 milliards de dollars canadiens.
Les actions de la banque ont chuté de 3,9 % à 121,93 $ CA à 10 h 06 à Toronto après avoir chuté jusqu’à 5,8 %, leur plus forte baisse intrajournalière depuis décembre 2022. Le titre est en baisse de 8 % cette année, contre une baisse de 2,7 % pour le S&P/TSX des banques commerciales.
Les résultats rajustés ont été affectés par un certain nombre d’éléments non récurrents, notamment une cotisation spéciale de 417 millions de dollars canadiens avant impôts de la Federal Deposit Insurance Corp. des États-Unis liée aux faillites de la Silicon Valley Bank et de Signature Bank.
Les provisions pour pertes sur créances au cours des trois mois jusqu’en janvier ont totalisé 627 millions de dollars canadiens, soit plus que les 514,2 millions de dollars prévus par les analystes.
Les prêts douteux bruts sur l’immobilier commercial ont continué de progresser, pour atteindre 481 millions de dollars canadiens au cours du trimestre.
BMO a acquis Bank of the West, basée à San Francisco, en février dernier, et les investisseurs surveillent de près les signaux indiquant qu’elle mettra en œuvre ses plans visant à tirer des économies de coûts ainsi que des synergies de revenus grâce à l’accord. Au dernier trimestre, elle a augmenté ses prévisions d’économies de coûts avant impôts résultant du rachat à 800 millions de dollars par an, contre une estimation précédente de 670 millions de dollars.
« Une fois l’intégration de Bank of the West terminée, nous avons réalisé 100 % des synergies de coûts récurrents de 800 millions de dollars pour démarrer le deuxième trimestre, et nous réalisons des efficacités opérationnelles supplémentaires dans l’ensemble de l’entreprise, ce qui entraîne une baisse séquentielle de nos activités de base de dépenses », a déclaré le PDG Darryl White dans le communiqué.
La banque a également annoncé un programme de restructuration en août dernier et a engagé des indemnités de départ totalisant environ 340 millions de dollars canadiens au cours des deux derniers trimestres. Les économies résultant de ces efforts ne devraient pas être pleinement réalisées avant la fin de cette année.
Ailleurs, le prêteur a tenté de renforcer son ratio de capital réglementaire en réduisant les actifs pondérés en fonction des risques dans son bilan. Parmi les banques canadiennes, elle a été la plus grande utilisatrice de transferts de risques synthétiques, qui impliquent de transférer en partie les risques liés à certains prêts à des investisseurs privés, et a également vendu un portefeuille de prêts pour véhicules récréatifs à KKR & Co. pour 7,2 milliards de dollars en décembre. Dans le cadre de cet accord, BMO a fourni un financement aux vendeurs en achetant des obligations adossées aux prêts RV, et elle reste le gestionnaire de la dette.
La banque a annoncé mardi avoir enregistré une perte comptable nette avant impôts de 164 millions de dollars canadiens sur la vente du portefeuille de véhicules récréatifs.
Le ratio de fonds propres de base de catégorie 1 de BMO a augmenté de 3 points de base par rapport aux trois mois précédents pour atteindre 12,8 %, et la banque a annoncé qu’elle mettait fin à la décote sur son plan de réinvestissement des dividendes compte tenu de sa « position solide et de sa génération interne constante de capital ».