Les six principaux prêteurs commerciaux du Canada s’attendent maintenant à ce que la Banque du Canada relève les taux d’intérêt la semaine à venir après que le marché du travail du pays ait triplé les attentes en juin.
Les données du marché du travail confortent sur la hausse à venir
Le pays a créé 60 000 emplois, grâce à des gains de travail à temps plein, tandis que le taux de chômage a atteint 5,4 %, le plus élevé depuis février 2022, a rapporté Statistique Canada vendredi à Ottawa. Les chiffres ont dépassé le gain prévu des économistes de 20 000 emplois.
Les données de vendredi montrent que la perte de 17 300 postes en mai a été un revers temporaire, bien que les augmentations du mois dernier se soient accompagnées de gains salariaux plus lents de 3,9 %, les plus faibles en un an.
Alors que l’économie continue de créer des emplois malgré des hausses de taux de 450 points de base, la banque centrale devrait rester sur sa trajectoire de resserrement après avoir mis fin à sa pause conditionnelle le 7 juin et relevé le taux directeur au jour le jour à 4,75 %.
Après le communiqué, la Banque Canadienne Impériale de Commerce s’est jointe à ses pairs pour prévoir une hausse des taux de la banque centrale lors de sa réunion du 12 juillet.
« Les données sont probablement juste assez solides pour que les décideurs appuient sur la gâchette d’une autre hausse des taux d’intérêt de 25 points de base la semaine prochaine, plutôt que d’attendre jusqu’en septembre comme nous l’avions prévu auparavant », a déclaré l’économiste de la CIBC Andrew Grantham dans un rapport aux investisseurs.
« Nous pensons toujours que le taux de 5,0% atteint lors de la prochaine hausse s’avérera être le pic, car les preuves que l’économie ralentit semblent s’accumuler », a-t-il ajouté.
Le huard a grimpé jusqu’à 1,3 $ CA pour un dollar américain après le rapport sur l’emploi, qui est arrivé en même temps que les chiffres du Bureau of Labor Statistics qui montraient que les employeurs américains avaient créé moins d’emplois en juin que prévu.
Le taux de chômage au Canada a augmenté de 0,2 point de pourcentage, après une augmentation similaire en mai, alors que la croissance de la population et de la population active a dépassé l’emploi et qu’un plus grand nombre de jeunes cherchaient du travail.
La population a augmenté de 0,3 % et la population active de 0,5 %, tandis que l’emploi a augmenté de 0,3 %. Le taux d’activité a augmenté de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 65,7 %.
Une série de données économiques solides a incité le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, à mettre fin à une pause de cinq mois en juin.
Avant le recul des chiffres de l’emploi en mai, le pays avait la plus longue période de création d’emplois depuis 2017, au cours de laquelle 423 900 postes ont été ajoutés. L’inflation globale a toutefois fortement ralenti à 3,4 % en mai après son pic de 8,1 % l’an dernier.
« La hausse du taux de chômage et le ralentissement de la croissance des salaires rassureront la Banque du Canada sur le fait que, malgré une demande de main-d’œuvre toujours forte, l’inflation de l’IPC devrait continuer de ralentir vers l’objectif de 2% », Olivia Cross, économiste chez Capital Economics, a déclaré dans un rapport aux investisseurs. Comme CIBC, Capital s’attend à ce que la prochaine hausse soit la dernière du cycle.
La négociation des swaps au jour le jour montre maintenant que les chances d’une hausse en juillet approchent les 75 %, contre environ les deux tiers avant le rapport sur l’emploi au Canada.
En juin, le nombre total d’heures travaillées a augmenté de 0,1 % sur une base mensuelle et de 2 % par rapport à l’année précédente. Cela indique une dynamique économique relativement ferme à la fin du deuxième trimestre.
Les gains d’emploi ont été menés par des augmentations dans le commerce de gros et de détail, la fabrication et les soins de santé et l’assistance sociale.
L’emploi a augmenté en Ontario, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, tandis qu’il a diminué à l’Île-du-Prince-Édouard et a peu varié dans les autres provinces.