« Le gouvernement canadien doit résister à la pression de dépenser les recettes exceptionnelles provenant de la hausse des prix des matières premières afin de ralentir l’inflation et de consolider le bilan du pays », d’après le Fonds monétaire international (FMI).
Le FMI a déclaré que l’inflation au Canada est alimentée en partie par une demande excédentaire et un marché du travail tendu, et qu’un resserrement monétaire et budgétaire continu sera nécessaire pour freiner la hausse des prix. Le gouvernement fédéral, quant à lui, devrait envisager de rétablir des points d’ancrage budgétaires pour renforcer sa crédibilité.
Le gouvernement Trudeau a récolté des milliards de plus que prévu
« Les revenus exceptionnels aux niveaux fédéral et provincial devraient être épargnés », a déclaré le FMI depuis Washington dans la déclaration annuelle de sa mission canadienne. « Bien qu’une certaine place puisse être réservée à des programmes limités et très ciblés pour protéger les ménages vulnérables des prix élevés du carburant et des denrées alimentaires, ainsi que des augmentations de dépenses plus généralisées doivent être évitées afin de ne pas saper la politique monétaire », selon le rapport.
Jusqu’à présent cette année, le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau a récolté des milliards de dollars de plus que prévu grâce à la hausse des revenus en raison de l’inflation et de la hausse des prix des matières premières.
Au cours des quatre premiers mois de l’exercice en cours, d’avril à juillet, le gouvernement a enregistré un excédent budgétaire, un début surprise compte tenu du déficit de 53 milliards de dollars canadiens prévu par la ministre des Finances Chrystia Freeland pour l’année.
Le déficit préliminaire pour l’exercice qui s’est terminé le 31 mars était inférieur à 100 milliards de dollars canadiens, contre 114 milliards de dollars canadiens prévus dans son budget d’avril.
Récession dans tous les rapports, celui-ci ne fait pas exception
Sur le plan monétaire, le FMI s’attend à ce que la Banque du Canada continue de relever son taux d’intérêt de référence à au moins 4 % d’ici la fin de l’année et le maintienne à ce niveau pendant « plusieurs trimestres » pour mettre l’inflation sur une trajectoire descendante.
Le taux de croissance du Canada devrait ralentir à 1,5 % l’an prochain, contre 3,3 % en 2022, avec une probabilité croissante de contraction.
« Les services du FMI s’attendent à un nouveau refroidissement substantiel de l’économie, avec des risques pour la croissance orientés à la baisse, et des chocs pourraient facilement plonger l’économie dans une légère récession », a déclaré le FMI.
À propos de l'auteur
Ayant occupé différents postes en analyse financière, Kadiatou est une passionnée des phénomènes économiques et de leur interprétation.
Diplômée de HEC Montréal en économie appliquée, finance et mathématique, elle se joint à MREX pour partager son regard sur l’actualité en soulignant, les faits pertinents pour les investisseurs immobiliers.
