L’inflation au Canada s’est accélérée à son plus haut niveau en une décennie, ce qui, selon les décideurs, ne représente qu’une augmentation temporaire des prix.
Les prix à la consommation ont augmenté de 3,6 % au mois de mai par rapport à il y a un an. C’est donc la hausse annuelle la plus rapide depuis mai 2011, qu’a rapporté Statistique Canada mercredi à Ottawa. Cela représente une augmentation par rapport au chiffre affiché en avril dernier de 3,4%. Les économistes prédisaient un taux de 3,5 % pour mai. Sur une base mensuelle, les prix ont augmenté de 0,5% par rapport aux prévisions qui prévoyaient une augmentation de 0,4%.
L’inflation sous- jacente , considérée comme une meilleure mesure des pressions sous-jacentes sur les prix, est passée de 2,1 % à 2,3 %. C’est la lecture la plus élevée depuis 2009.
La Banque du Canada qui est chargée de contrôler l’inflation repousse toute action, affirmant que l’inflation est largement motivée par des facteurs ponctuels . La lecture annuelle est faussée par les comparaisons d’il y a un an lorsque les prix ont fortement chuté au début de la pandémie, un phénomène connu sous le nom d’effet de base. Les pressions sur les prix s’intensifient également alors que les entreprises se démènent pour équilibrer une ruée de la demande contre les pénuries de matériaux.
Néanmoins, la Banque Centrale du Canada s’attend à la continuité de l’offre excédentaire dans l’économie qui exercera une pression à la baisse sur les prix une fois que les effets de base s’atténueront au cours des prochains mois. Si l’inflation s’avère toutefois plus durable, elle pourrait forcer la Banque du Canada à reporter des hausses de taux d’intérêt. Les investisseurs n’anticipent la hausse des taux d’intérêt que plus tard l’année prochaine.
La banque centrale a déclaré qu’elle s’attend à ce que l’inflation reste autour de 3% au cours des prochains mois avant de se modérer.
“Les effets de base, qui font augmenter les chiffres de l’inflation globale en ce moment, devraient commencer à s’estomper dans les données de juin et continuer de le faire pendant quelques mois par la suite”, a déclaré Royce Mendes, Économiste à la Banque Canadienne Impériale de Commerce dans un rapport aux investisseurs. « Par conséquent, la Banque du Canada continuera de surveiller la récente accélération de l’inflation. » pouvait-on lire dans le rapport.
Coût de la vie
Les coûts de remplacement par le propriétaire au Canada augmentent le plus rapidement en plus de 30 ans selon Statistique Canada.
Des phénomènes similaires ont également fait grimper l’inflation aux États-Unis le mois dernier à un rythme annuel de 5 %. L’inflation au Canada est plus faible en raison d’une réouverture plus lente et des gains récents du dollar canadien qui freinent la hausse des prix des biens importés.
La hausse des prix des voitures a été l’un des principaux moteurs de l’inflation le mois dernier. Les prix des voitures ont augmenté de 5% par rapport à l’année précédente, en partie à cause de problèmes de chaîne d’approvisionnement liés à une pénurie mondiale de puces semi-conductrices. L’essence a également progressé en mai et est en hausse de 43% par rapport à l’année précédente lorsque les prix étaient encore affectés par les fermetures liées à la pandémie.
Le marché de l’habitation en surchauffe au Canada est également un facteur dans l’histoire de l’inflation connue aujourd’hui. Dans un contexte de forte demande de maisons unifamiliales et de coûts croissants des matériaux de construction comme le bois d’œuvre notamment, ces facteurs viennent affecter l’inflation. Les coûts de possession d’une maison ont augmenté de 11,3% par rapport à il y a un an, la plus forte augmentation annuelle depuis 1987.