Les taux d’intérêt mondiaux retomberont probablement à long terme aux plus bas niveaux observés avant la pandémie, selon une nouvelle étude de la Banque d’Angleterre qui s’inscrit dans le débat acharné entre économistes sur l’avenir des coûts d’emprunt.
Les analystes de la banque centrale britannique ont fait valoir que la lenteur des gains de productivité et l’allongement de la durée de vie ramèneraient le taux d’intérêt neutre à long terme, connu sous le nom de R* par les économistes, aux niveaux historiquement bas qui ont prévalu dans les années qui ont précédé la pandémie.
Les conclusions alimentent un débat croissant sur la question de savoir si l’environnement de taux ultra-bas apparu après la crise financière va revenir. Une hausse de l’inflation après la fin des confinements a contraint les banques centrales du monde entier à resserrer rapidement leur politique, ce qui a fait grimper les coûts d’emprunt.
« Nos simulations impliquent que l’augmentation de la longévité et le ralentissement de la croissance de la productivité ont entraîné une forte baisse du R* global », indique le billet de blogue rédigé par trois membres du personnel de la Banque d’Angleterre soit : Ambrogio Cesa-Bianchi, Richard Harrison et Rana Sajedi.
« L’augmentation mondiale de la longévité ne devrait pas s’atténuer, et son effet sur le R* global devrait donc persister. », ont-ils commenté.
Aucun des décideurs politiques de la Banque d’Angleterre, dirigés par le gouverneur Andrew Bailey, n’a cependant été nommé contributeur à cet article.
Les économistes ne sont pas d’accord sur la question de savoir si le vieillissement de la population entraînera une augmentation ou une baisse des taux d’intérêt à long terme. Certains économistes sont d’avis que les investissements verts et la démondialisation feront augmenter les coûts d’emprunt à long terme.
Megan Greene et l’ancien économiste de la Banque d’Angleterre Charles Goodhart font partie de ceux qui affirment que le taux neutre va augmenter.
Le personnel de la Banque d’Angleterre a déclaré que le R* global avait chuté de plus de trois points de pourcentage depuis le pic connu au milieu des années 1970. Ils ont déclaré que les taux d’intérêt à long terme resteraient probablement bas à moins d’un renversement des tendances démographiques et de productivité ou de nouvelles forces économiques.
Bailey a déclaré plus tôt ce mois-ci que les facteurs déterminants pour le taux d’intérêt neutre à long terme et à court terme allaient dans des directions différentes. À long terme, le vieillissement de la population indique que nous « revenons à des taux bas », a-t-il déclaré.
Dans cet article, l’accent est mis sur les taux de long terme attendus dans l’économie. Pour distinguer et savoir quels taux sont les plus importants à connaitre pour les investisseurs immobiliers n’hésitez pas à lire cet article.