Malgré l’émergence de l’immobilier hors de contrôle au Canada, la banque centrale a maintenu les taux inchangés. La Banque du Canada (BdC) a attribué cette décision à des craintes de risque économique, mais a passé sous silence cette crainte d’un ralentissement de l’immobilier. Les dernières prévisions de la Banque du Canada concernant le produit intérieur brut (PIB) montrent que le logement constituera un frein important en 2022. Il y a un an, la banque centrale a fait valoir qu’un marché du logement déchaîné était nécessaire pour l’économie et qu’il était bon. Maintenant, elle voit le logement devenir un risque de plus en plus grand pour la croissance à mesure que l’inflation pousse à augmenter les taux d’intérêt.
Le PIB du Canada est déjà tiré vers le bas par le logement
L’économie canadienne affiche une forte croissance, mais pas en ce qui concerne le logement. Le PIB trimestriel annualisé a atteint une croissance de 5,4 % pour le troisième trimestre de 2021, une augmentation substantielle. Il aurait été encore plus élevé si le logement n’avait pas entraîné la croissance de 4% plus bas, selon les données de la Banque du Canada. C’était quelque peu attendu, étant donné qu’il est difficile de réaliser une croissance record pour toujours.
Les prévisions de la Banque du Canada montrent une légère amélioration au dernier trimestre de l’an dernier, mais les chiffres officiels ne seront pas publiés avant mars. Les estimations préliminaires pour le quatrième trimestre de 2021 montrent que le logement a retrouvé une contribution positive. Cependant, les prévisions de la banque centrale montrent que c’est du bruit, le logement se contractant à nouveau au prochain trimestre.
La Banque du Canada s’attend à ce que le secteur du logement ralentisse la croissance du PIB en 2022
On s’attend à ce que l’économie canadienne continue d’afficher une forte croissance, mais elle a été révisée à la baisse ce mois-ci. La croissance annuelle du PIB devrait s’établir à 4,0 % pour 2022, contre 4,3 % dans les prévisions précédentes. La réduction de 7,0% est surprenante et peut-être encore plus lorsque vous réalisez que le logement est l’une des principales raisons.
Selon la banque centrale du Canada, le logement sera un frein important au PIB cette année. Leurs prévisions montrent une baisse de – 0,7 point de pourcentage de la croissance du PIB due au logement en 2022. En d’autres termes, si le logement ne se contractait pas comme prévu, le PIB augmenterait de 4,7 points cette année. Encore une fois, il est raisonnable de s’attendre à un ralentissement lorsqu’un segment affiche une performance record. Un ralentissement si important qu’il tire la croissance vers le bas de 15% est un signe que l’économie est dangereusement concentrée dans le segment.
La Banque Du Canada prévoit des contractions plus importantes du secteur de l’habitation
Les prévisions de la Banque du Canada font appel à des contractions plus importantes du PIB en raison de l’activité immobilière. Dans les estimations précédentes, ils prévoyaient que le logement fournirait – 0,4 point de croissance en 2022. Il y a un an, les prévisions disaient que la croissance serait stable en 2022. Plus les prévisions sont proches de la date, moins la politique sera susceptible de changer de direction sans augmenter le risque.
En 2023, la Banque du Canada voit le logement rester parfaitement à niveau sans changement à la production. L’inflation, la hausse des coûts des intrants et la hausse des taux d’intérêt n’affecteront rien ? Aucun changement, positif ou négatif. Pourquoi pas?
Depuis le début de la pandémie, le logement a reçu une vague de stimulation pour soutenir la croissance. Cela a entraîné une demande excédentaire, selon les experts. La part disproportionnée des investisseurs sur le marché le démontre clairement.
On s’attend à ce que l’investissement dans le logement ralentisse, car il ne peut que cannibaliser une grande partie de l’économie. Des taux d’intérêt plus élevés produisent un environnement moins favorable pour les investisseurs. Il est également difficile d’étendre le logement au-delà d’un cinquième de l’économie, avec une production presque record.
Cependant, la raison pour laquelle le gouvernement promeut des politiques de logement inefficaces qui stimulent les prix devient un peu plus claire. Malgré une livraison presque record maximisant la chaîne d’approvisionnement et la main-d’œuvre, l’idée est d’avoir plus de projets à court terme lancés. L’un des principaux moteurs de la croissance économique depuis une demi-décennie est-il donc en train de devenir un frein…?