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La Banque du Canada relève son taux à 4,25 %

7 décembre, 2022   |   Par Kadiatou Bah

La Banque du Canada a relevé ses taux d’intérêt de façon agressive avec 50 points de base pour une septième fois de suite, tout en ouvrant la porte à une pause prochaine dans son cycle de hausse.

Les décideurs politiques dirigés par le gouverneur Tiff Macklem ont relevé mercredi le taux directeur des prêts au jour le jour à 4,25%, le niveau le plus élevé depuis le début de 2008. Cette décision était conforme aux attentes de MREX mais plusieurs économistes s’attendaient à une hausse plus faible.

« Le Conseil des gouverneurs examinera si le taux directeur doit encore augmenter pour rééquilibrer l’offre et la demande et ramener l’inflation à l’objectif », a déclaré la banque dans un communiqué.

Une pause à venir ?

Le langage tenu par la Banque suggère que des augmentations plus importantes des coûts d’emprunt ont probablement pris fin et que les décideurs sont ouverts à une pause dans leur campagne de hausse agressive alors qu’ils évaluent la nécessité d’ajustements affinés.

Le huard et les rendements obligataires ont augmenté, le rendement de la dette canadienne de référence à 2 ans atteignant 3,814 % après la décision, contre 3,72 % juste avant.

« Alors que le cycle de resserrement a probablement atteint son zénith, nous aurons besoin que la douleur de ces taux plus élevés persiste pendant un certain temps pour freiner la croissance économique et ainsi calmer l’inflation. », c’est ce que Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque Canadienne Impériale de Commerce, a déclaré dans un rapport aux investisseurs.

Les prix à la consommation élevés restent un objectif clé pour la banque, qui a réitéré son engagement « résolu » à ramener les gains annuels à l’objectif de 2 %. « L’inflation est encore trop élevée et les anticipations d’inflation à court terme restent élevées », ont déclaré les décideurs.

Pourtant, la banque centrale a donné de plus en plus de preuves que le resserrement de la politique monétaire « restreint la demande intérieure », citant la modération de la consommation au troisième trimestre et la baisse de l’activité sur le marché du logement.

La décision de mercredi portant uniquement sur les déclarations marque la première fois depuis le début du cycle de resserrement que le langage sur de nouvelles hausses a changé. Dans des décisions précédentes, la banque a inclus une ligne belliciste indiquant que les décideurs s’attendaient à ce que le taux de référence doive encore augmenter.

Malgré un produit intérieur brut plus fort que prévu au troisième trimestre, l’économie continue de fonctionner avec une demande excédentaire. Les exportations de matières premières sont robustes et le marché du travail est tendu, mais des données récentes confirment l’opinion de la banque selon laquelle « la croissance stagnera essentiellement jusqu’à la fin de cette année et le premier semestre l’année prochaine ».