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La Banque du Canada relève son taux directeur à 0,5 %

2 mars, 2022   |   Par Kadiatou Bah

Les décideurs dirigés par le gouverneur Tiff Macklem ont augmenté le taux d’intérêt de référence au jour le jour à 0,5% lors d’une décision prise mercredi à Ottawa, dans un mouvement largement attendu. Les responsables ont également déclaré qu’ils s’attendaient à augmenter davantage les coûts d’emprunt en raison des pressions inflationnistes élevées, mais se sont abstenus de commencer à écouler leurs avoirs en obligations d’État.

D’autres hausses à venir

Le mouvement des taux aujourd’hui est la première augmentation des coûts d’emprunt depuis 2018. Il marque le début de ce que certains anticipent comme l’un des cycles de hausses les plus rapides à venir, et cela depuis que la banque centrale a adopté une cible d’inflation il y a trois décennies. Les marchés parient que le taux directeur de financement au jour le jour de la Banque du Canada atteindra 1 % d’ici juin et 1,75 % d’ici la même période l’an prochain.

« Alors que l’économie continue de croître et que les pressions inflationnistes restent élevées, le Conseil des gouverneurs s’attend à ce que les taux d’intérêt continuent augmenter », ont déclaré des responsables dans le communiqué.

La banque centrale a noté que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a créé une « nouvelle source majeure d’incertitude », mais a déclaré que la crise était à la fois un risque inflationniste potentiel et un frein à la croissance. « La situation reste fluide et nous suivons les événements de près », ont-ils déclaré.

Pourtant, il est évident que les pressions sur les prix sont au premier plan des préoccupations. Avec une inflation déjà « bien supérieure » à la cible de 2% de la banque et des hausses de prix de plus en plus généralisées, les responsables ont déclaré que les risques pourraient augmenter que les attentes d’inflation à long terme pourraient « dériver vers le haut ». La guerre en Ukraine, quant à elle, « exerce une pression à la hausse » sur l’énergie et les matières premières, poussant l’inflation à la hausse à court terme par rapport aux prévisions de janvier.

Les risques inflationnistes croissants surviennent également à un moment où les données économiques récentes « confirment » l’opinion de la banque centrale selon laquelle les capacités inutilisées de l’économie ont été pleinement absorbées, le rebond du pays après la dernière vague de Covid-19 étant « bien en marche ».

Bien qu’il y ait eu des spéculations selon lesquelles la Banque du Canada indiquerait mercredi un début imminent de réduction de son bilan, la banque centrale a choisi de poursuivre sa politique consistant à maintenir ses avoirs en obligations d’État constants pour l’instant.

La banque n’a donné aucun détail précis sur le moment où elle prévoit de commencer le dénouement du bilan, mais verra quand « envisager » commencer le processus. Les responsables ont déclaré que le processus connu sous le nom de resserrement quantitatif « compléterait » les augmentations du taux directeur.