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La Banque du Canada se prononcera mercredi

2 décembre, 2023   |   Par Kadiatou Bah

Quelle que soit la décision que la Banque du Canada prendra mercredi, certains emprunteurs dus pour leurs renouvellements hypothécaires chercheront la meilleure solution pour naviguer à travers le contexte actuel des taux élevés.

Pendant que les uns opteront pour prolonger l’amortissement de leur prêt hypothécaire, d’autres choisiront d’effectuer des paiements forfaitaires. Toutefois, les deux options « comportent leurs propres coûts », explique un expert.

À l’approche des Fêtes, les Canadiens se révèlent inhabituellement « hésitants à dépenser », selon un nouveau rapport de Desjardins. 

Au lieu de dépenser, le rapport indique que les consommateurs « garderont » de l’argent sur leurs comptes bancaires, avec environ 175 milliards de dollars placés en dépôts à terme auprès de banques à charte au cours de la dernière année, ce qui représente une augmentation d’environ 40 %.

Royce Mendes, directeur général et chef de la stratégie macro chez Desjardins, écrit qu’« il n’est pas difficile de croire que les Canadiens dont les renouvellements hypothécaires sont imminents mettent de l’ordre dans leurs finances avant la tempête à venir ».

Mendes ajoute que la révision des taux d’intérêt constituera une « ponction importante » sur les finances des ménages dans les années à venir.

« Si les marchés avaient raison quant à l’orientation des taux d’intérêt, les emprunteurs les plus mal pris pourraient voir leurs mensualités hypothécaires augmenter de plus de 70 % », prévient Mendes.

Alors que certains emprunteurs chercheront à prolonger l’amortissement de leurs prêts hypothécaires, d’autres choisiront d’effectuer des versements forfaitaires pour « adoucir le coup », a-t-il expliqué.

« Ces options ont toutefois leur propre coût », poursuit-il.

« Apporter des ajustements importants au calendrier d’amortissement d’un prêt hypothécaire peut modifier considérablement la trajectoire financière à long terme d’un ménage ». Allonger le temps nécessaire à un emprunteur pour rembourser sa dette pourrait ajouter des centaines de milliers de dollars en paiements d’intérêts supplémentaires et laisserait l’emprunteur à la merci des hauts et des bas des taux d’intérêt pendant encore plus longtemps.

Dans le même temps, les paiements forfaitaires représentent « un moyen prudent de réduire les risques pour le bilan d’un ménage », explique Mendes.

« Mais les chiffres sont énormes. Un propriétaire qui a effectué une mise de fonds de 20 % et emprunté le reste pour acheter une maison de prix moyen à Toronto pendant la pandémie devrait trouver entre 80 000 $ et 200 000 $ pour que son versement hypothécaire mensuel reste le même au moment du renouvellement. »

Le statuquo en vue

Mendes parle également des prochaines mesures (présumées) de la Banque du Canada, affirmant que « les banquiers de la Banque du Canada ont toutes les raisons de maintenir les taux inchangés » lors de leur prochaine réunion, prévue le mercredi 6 décembre.

« L’économie ralentit, les tensions sur le marché du travail s’atténuent et l’inflation ralentit. La question est de savoir dans quelle mesure ils reconnaîtront ces évolutions positives », écrit-il dans le rapport de vendredi.

« Les décideurs politiques veulent se prémunir contre les fausses joies. En conséquence, nous nous attendons à ce qu’ils conservent un libellé indiquant que les autorités sont toujours prêtes à augmenter les taux si nécessaire. Pour notre part, nous ne pensons pas qu’ils mettent cette menace à exécution. Nous prévoyons que la Banque du Canada aura fini d’augmenter ses taux pour ce cycle et qu’elle se tournera vers des réductions de taux au deuxième trimestre de 2024.».