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La Banque du Canada voit une amélioration malgré la hausse du risque d’inflation

8 octobre, 2021   |   Par Kadiatou Bah

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré que la reprise économique est sur la bonne voie malgré une croissance de la production décevante, mais averti qu’il existe un risque qu’une inflation élevée se révèle plus persistante que prévu.

Le produit intérieur brut a subi une contraction de choc au deuxième trimestre, et les données depuis lors suggèrent que la croissance économique au cours des trois prochains mois sera inférieure aux prévisions de la banque centrale pour un gain annualisé cumulé de 7,3%.

“La trajectoire du PIB est probablement un peu plus lente que ce que nous avions annoncé en juillet, mais nous continuons de nous attendre à un bon rebond”, a déclaré Macklem lors d’une conférence de presse jeudi, réitérant la prévision de la banque d’un second semestre solide.  

Ses commentaires sont intervenus après un discours prononcé pratiquement devant le « Council on Foreign Relations à Washington », dans lequel il a déclaré que le système monétaire et financier international subirait une pression croissante pendant que les économies mettraient fin aux mesures de relance extraordinaires lancées au départ pour contrer les effets de la pandémie. 

Lors d’une séance de questions-réponses avant la conférence de presse, Macklem a déclaré que les perturbations de l’approvisionnement et les pressions sur les prix “s’avèrent plus compliquées que prévu. D’autant plus elles se poursuivent donc il existe un risque qu’il y ait un peu plus de persistances que nous ne le pensions auparavant”. Cependant, a-t-il ajouté, il existe encore de « bonnes raisons » de croire que l’inflation élevée sera temporaire. 

Les hausses annuelles des prix à la consommation ont atteint 4,1 % en août, le plus élevé depuis 2003 et le cinquième mois consécutif d’inflation au-dessus du plafond de 3 % de la cible de la Banque du Canada. Macklem publiera un nouvel ensemble de prévisions de production et d’inflation lors de la décision politique de la banque le 27 octobre, où elle devrait réduire ses achats d’obligations d’État à 1 milliard de dollars canadiens (796 millions de dollars) par semaine par rapport au rythme actuel de 2 milliards de dollars.

Dans ses remarques préparées, le gouverneur a noté que “des conditions financières plus strictes à l’échelle mondiale conviendront mieux à certains pays qu’à d’autres” alors que les régions se remettent de la crise de Covid-19 à des rythmes différents. Il a également souligné la nécessité d’un équilibre entre les progrès à long terme et les défis à court terme à mesure que le système international évolue.

“Au fur et à mesure que la reprise après la pandémie progresse et que les grandes économies commencent à supprimer des mesures de relance monétaire exceptionnelles, le système subira probablement plus de pression”, a ajouté Macklem.