La croissance démographique du Canada s’est accélérée pour atteindre 3,2 % au cours de la dernière année, l’un des taux d’accroissement des plus rapides au monde.
Cette accélération est due en grande partie à la forte augmentation du nombre de travailleurs étrangers temporaires et des étudiants internationaux.
La population du pays a augmenté de 1,25 million au cours de l’année précédant le 1er octobre, soit le chiffre le plus élevé sur une période de 12 mois depuis sa création en 1867, selon de nouvelles données de Statistique Canada.
La quasi-totalité de cette augmentation est due à une augmentation de la migration internationale. Le Canada a accepté 454 590 nouveaux résidents permanents au cours de la dernière année, tout en accueillant 804 690 résidents non permanents, une catégorie qui comprend les travailleurs temporaires, les étudiants étrangers et, dans une moindre mesure, les réfugiés.
L’afflux de nouveaux arrivants a porté la population du Canada à environ 40,5 millions, soit un peu plus que la Californie.
La croissance démographique record aggrave les problèmes de location au Canada
La dernière fois que la population du Canada a augmenté à un rythme aussi rapide, c’était à la fin des années 1950, pendant le baby-boom d’après-guerre et une période où le pays acceptait des réfugiés hongrois fuyant la répression soviétique.
Son expansion est beaucoup plus rapide que celle de n’importe quel pays du G7, de la Chine ou de l’Inde. En fait, la plupart des pays connaissant une croissance similaire se trouvent en Afrique, selon les données 2021.
Tout en stimulant la croissance économique, l’afflux rapide de personnes aggrave l’abordabilité du logement.
L’inflation de novembre à 3,1 % et réalité économique
La pression démographique est également évidente dans les prix des loyers, qui ont augmenté à un rythme annuel de 7,4 % en novembre. Les frais de logement sont le principal contributeur au taux d’inflation de 3,1 %, selon un communiqué distinct de l’agence publié aujourd’hui.
Le gouvernement canadien fixe des objectifs annuels pour les résidents permanents, pour 2023, c’est 465 000 personnes, mais ne plafonne pas actuellement le nombre de visas accordés aux étudiants internationaux. Les étudiants étrangers doivent payer des frais de scolarité beaucoup plus élevés que les Canadiens et sont devenus une source importante de revenus pour les collèges et les universités.
Face à la réaction du public face à la flambée des coûts du logement, le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau a pris des mesures limitées l’arrivée des résidents temporaires pour ralentir la hausse des prix du logement.
Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a annoncé un cadre qui modifiera le processus de visa pour les étudiants étrangers. Pourtant, il a résisté à l’imposition d’un plafond global sur les visas même s’il a récemment menacé que si les provinces ne sévissaient pas contre les « usines à diplômes » qui tournent en rond, le gouvernement commencera à les limiter.
Certains économistes affirment que la croissance démographique du Canada masque une détérioration sous-jacente du niveau de vie. Par habitant, le produit intérieur brut est en baisse.
Plus tôt ce mois-ci, le sous-gouverneur de la Banque du Canada Toni Gravelle a déclaré que la croissance démographique et le manque chronique de logements étaient les principales raisons expliquant l’inflation des prix des loyers, comme aux États-Unis.
« Les données d’aujourd’hui soulèvent encore plus de questions sur les perspectives économiques à long terme du Canada », a déclaré Marc Desormeaux, économiste chez Valeurs mobilières Desjardins, dans un rapport aux investisseurs mardi. « Les chiffres de la population renforcent une fois de plus la nécessité d’augmenter l’offre de logements et de soutenir les dépenses d’infrastructure. », selon sa déclaration.