Articles

La majorité des Canadiens préoccupée par le paiement de son loyer ou de l’hypothèque

24 août, 2023   |   Par Kadiatou Bah

Les taux hypothécaires élevés et la hausse rapide des loyers ont amené plus de la moitié des Canadiens à s’inquiéter de leur capacité à payer les mensualités de leur maison.

Les taux hypothécaires élevés et la hausse rapide des loyers inquiètent la majorité des Canadiens quant à leur capacité à payer leurs mensualités.

Selon un nouveau sondage Léger , 55 % des Canadiens s’inquiètaient de leur capacité à pouvoir payer leur hypothèque ou leur loyer au cours des deux derniers mois. Parmi ceux qui étaient inquiets, 16 % ont déclaré qu’ils « s’inquiétaient fréquemment ».

Les inquiétudes étaient accrues chez les jeunes Canadiens, ceux âgés de 18 à 34 ans (66 %), ainsi que chez les résidents de l’Alberta (67 %) et de la Colombie-Britannique (68 %).

Le sondage a été mené en ligne entre le 18 et le 20 août et comprenait les réponses de 1 537 Canadiens âgés de 18 ans et plus.

La Banque du Canada a procédé à des hausses consécutives des taux d’intérêt cet été, portant le taux directeur à 5 %. Six grandes banques ont ensuite relevé leur taux à 7,2 %, le niveau le plus élevé depuis mars 2021. Avant le retour des hausses de taux en juin, environ les trois quarts des titulaires de prêts hypothécaires à taux variable étaient déjà à leur taux de déclenchement.

Le loyer moyen au Canada a atteint un sommet record en juillet de 2 078 $ par mois, soit une augmentation annuelle de 8,9 %. Par rapport à juillet 2021, les loyers ont augmenté de 21 %. Localement, un appartement d’une chambre à Toronto coûte plus de 2 500 $ par mois; à Vancouver, c’est plus de 3 000 $.

Le manque de logements locatifs abordables et le coût toujours croissant du loyer sont considérés comme un problème sérieux par 95 % des personnes interrogées. Cependant, 15 % des propriétaires disposent d’un espace qu’ils pourraient louer mais ne le font pas. De plus, 15 % des répondants pourraient transformer une partie de leur propriété en location mais ne l’ont pas fait.

Afin de rétablir l’abordabilité du marché, le Canada doit construire cinq millions de logements locatifs spécialement conçus entre 2024 et 2030. Ce chiffre est une gracieuseté d’un rapport de l’Accord national sur le logement , qui détaille 10 recommandations que le gouvernement fédéral peut adopter pour atteindre cet objectif.

Le rapport souligne que pour atteindre cet objectif « ambitieux », le gouvernement fédéral doit travailler avec ses homologues provinciaux et municipaux, ainsi qu’avec le secteur privé, les organismes sans but lucratif, les constructeurs, les promoteurs et le secteur de l’enseignement supérieur.

Les Canadiens pointent le Fédéral du doigt

Quarante pour cent des répondants au sondage de Léger ont blâmé le gouvernement fédéral pour la crise du logement, tandis que 32 % ont blâmé leur gouvernement provincial. Seuls 6 % des sondés imputent la responsabilité de la crise à leur gouvernement municipal. Les propriétaires étaient plus susceptibles de critiquer le gouvernement fédéral (43 %), tandis que les locataires pensaient que leurs dirigeants provinciaux étaient coupables (37 %).

Cependant, plutôt que de simplement pointer du doigt, les personnes interrogées ont indiqué leur approbation sur un certain nombre de mesures suggérées par les gouvernements pour alléger la pression sur le marché locatif.

Les logements abordables fournis par le gouvernement, offrant des incitations aux promoteurs et un contrôle plus strict des loyers ont été soutenus par plus de 75 % des personnes interrogées, tandis que plus de 55 % étaient favorables à des mesures dissuasives pour les locations à court terme.

Le sondage de Leger ayant été effectué en ligne, aucune marge d’erreur ne peut y être accordée, car l’échantillon ainsi recueilli ne peut être considéré aléatoire.