Le plan du premier ministre Justin Trudeau visant à restreindre l’afflux de nouveaux arrivants réduira l’écart entre l’offre et la demande de logements au pays, selon un organisme de surveillance du budget.
Si Trudeau réussit à freiner l’immigration au cours des trois prochaines années, cela réduira l’écart de logement en 2030 de 534 000 unités, soit 45 %, a déclaré le Bureau du directeur parlementaire du budget, qui a fourni une analyse indépendante pour aider les législateurs à examiner les activités du gouvernement.
Même si le ralentissement de la croissance démographique pourrait contribuer à réduire la gravité des pénuries, l’offre de logements au Canada serait encore inférieure à la demande de 658 000 unités en 2030, selon le rapport du Bureau publié vendredi. Il met en évidence le défi permanent de la sous-construction dans un pays qui abrite certains des marchés immobiliers les plus dynamiques au monde.
Selon les estimations de l’organisme de surveillance, le Canada aurait besoin de 2,3 millions de logements achevés d’ici la fin de la décennie pour combler le déficit de logements. Cela se traduit par 390 000 unités au total achevées chaque année, en moyenne, au cours des cinq prochaines années. L’an dernier, les mises en chantier ont chuté à environ 224 000 unités .
Le mois dernier, le gouvernement Trudeau a réduit son objectif annuel de résidents permanents de plus de 20 % et a déclaré qu’il souhaitait stopper la croissance démographique en réduisant le nombre de résidents temporaires, tels que les étudiants internationaux et les travailleurs étrangers, par un exode de plus d’un million de personnes.
Le bureau a toutefois noté qu’il existe un « risque important » par rapport aux projections du plan du gouvernement, en particulier en ce qui concerne les sorties estimées. « Le plan suppose que 2,8 millions de résidents temporaires quitteront le pays au cours des trois prochaines années », soit 93 % de la population actuelle du groupe.
Le ministre de l’Immigration, Marc Miller, a déclaré plus tôt cette semaine que le gouvernement s’efforçait de s’assurer que « les personnes qui ne veulent pas partir après une procédure régulière partent effectivement ». Miller a cité l’augmentation record du nombre de migrants expulsés du Canada cette année comme preuve que « les mesures d’application de la loi sont en place ».
Le gouvernement s’est fixé comme objectif de doubler le rythme de construction pour ajouter 3,9 millions de logements d’ici 2031, dans le but de calmer l’inquiétude suscitée par le logement et d’inverser la tendance à la baisse de popularité. Mais les groupes pro-immigration ont averti que la limitation des flux migratoires pourrait entraîner des pénuries de main-d’œuvre qualifiée dans des secteurs tels que la construction notamment.