Articles

« Le Canada a un problème »

18 mars, 2021   |   Par Kadiatou Bah

« Le Canada a un problème »: dit l’ancien président de la SCHL

Joint lors d’une entrevue à BNN Bloomerg, Robert P. Kelly, ancien président de la Société Canadienne d’Hypothèques et de Logement, de 2012 à 2018, hésite à traiter de bulle immobilière, la situation du marché canadien qui connaît encore une croissance dans les taux d’endettement.

Robert P. Kelly tire la sonnette d’alarme, car les prix des maisons au Canada ne cessent de croître et les Canadiens s’endettent pour entrer dans le marché immobilier.

  « La réalité est que les Canadiens ont contracté une énorme dette par ménages au cours des deux dernières décennies en termes absolus et je pense aussi comparativement aux autres pays développés », a déclaré Mr Kelly qui siège maintenant au conseil d’administration de l’Alberta Investment Management Corporation (AIMCO).

Selon Statistique Canada, le ratio de la dette des ménages exprimée en pourcentage du revenu disponible du Canada est passé à 170,7% au troisième trimestre de 2020 comparativement à 162,8% au deuxième trimestre. Cela signifie que les ménages canadiens doivent en moyenne 1,71 $ pour chaque dollar de leur revenu disponible.

L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) a révélé que la dette par ménage du Canada se situait bien au-dessus de ses pairs du G7. En effet, celle-ci se situait à 186% en 2019, ce qui est au-dessus par exemple du taux américain qui était de 104.58% en 2018.

Ratio de la dette des ménages exprimée en pourcentage du revenu disponible des pays du G7 :

RangPays G7% du revenu disponible netAnnée
1Canada186.172019
2Royaume-Uni141.652019
3France122.132019
4Japon107.022018
5États-Unis104.582018
6Allemagne96.212019
7Italie88.182019

M. Kelly a ajouté que les importantes hypothèques que certains Canadiens contractent pour investir dans l’immobilier les rendent beaucoup plus vulnérables à une hausse des taux hypothécaires. Car plus la dette est grande, plus les fluctuations des taux influencent la portion variable de l’intérêt sur celle-ci et donc les paiements mensuels aussi.

« Je ne pense pas que le Canadien moyen réalise les dangers de l’endettement. Si les taux augmentent, la prochaine fois que celui-ci obtiendra son taux de cinq ans, comme le font la plupart des Canadiens, il aura un portefeuille beaucoup plus serré », a déclaré Kelly. Le risque de défaut de paiement est à ce moment-là non négligeable.

« Les Canadiens se sont habitués à ce que les prix des logements augmentent avec le temps. C’est dangereux. D’autant plus que les Canadiens et les Américains moyens ont tendance à beaucoup plus considérer le montant des paiements mensuels sur leur dette plutôt que la totalité de celle-ci et de son échéance.

Acheter une maison, ce n’est pas un investissement fabuleux; c’est un endroit où vivre dit Mr Kelly, qui exhorte les Canadiens à différencier ce dont ils rêvent en termes de maison, de ce dont ils ont réellement besoin pour vivre.

Pour Mr Kelly, la solution se trouve dans l’éducation de la population en termes de crédit, d’ampleur de la dette et d’investissement.

Cette éducation devrait être initié et se faire par les différents paliers gouvernementaux, donc du fédéral aux municipalités afin que les canadiens réalisent la dangerosité du niveau de leur endettement, renchérissait-il.

Annexe :Paragraphe

https://www.bnnbloomberg.ca/canada-needs-to-appreciate-the-dangers-of-debt-former-cmhc-chair-1.1577327

https://data.oecd.org/fr/hha/dette-des-menages.htm#indicator-chart