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Le Canada est plus à risque de défaut de paiement hypothécaire selon le FMI

3 juin, 2023   |   Par Kadiatou Bah

Le Canada arrive en tête d’une liste des pays les plus à risque de défaut de paiement hypothécaire dans un nouveau rapport du Fonds monétaire international (FMI).

À l’aide de données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le FMI a analysé le risque de défaut de paiement auquel sont confrontées 38 « des principales économies avancées » sur la base de cinq critères : l’encours de la dette des ménages en pourcentage du revenu disponible brut, la part de l’encours de la dette à taux d’intérêt variable, la proportion de ménages possédant un logement avec un prêt hypothécaire, la croissance cumulée des prix réels immobiliers,  et les modifications cumulatives des taux directeurs.

Le Canada a été classé comme ayant le niveau de risque le plus élevé dans les trois dernières catégories, avec un niveau de risque moyen sur l’encours de la dette en pourcentage du revenu disponible et un risque moyen à faible sur la part de l’encours de la dette à un taux d’intérêt variable.

« Comme le montrent les données, les pays ayant des niveaux élevés d’endettement des ménages et une part importante d’emprunts émis à taux flottants sont plus exposés à des paiements hypothécaires plus élevés, ce qui entraîne un risque de défaut plus élevé », a déclaré le FMI.

Le Canada a été rejoint dans son classement à haut risque par l’Australie, le Luxembourg, la Norvège, la Suède et les Pays-Bas.

Le FMI note que dans les pays où les prix des logements ont augmenté rapidement, comme au Canada en 2021 et au début de 2022, la baisse des prix à l’approche du cycle actuel de resserrement de la politique monétaire pourrait améliorer l’abordabilité. Malheureusement, comme les Canadiens le savent très bien, cela ne semble pas se produire ici, car les coûts immobiliers élevés et les versements hypothécaires onéreux continuent de limiter les acheteurs de maison.

Le rapport note également que bien que le ratio moyen dette/revenu des ménages dans tous les pays soit à peu près le même qu’en 2007, il existe des conditions importantes qui sont différentes entre aujourd’hui et la crise financière mondiale.

« Dans la plupart des cas, s’il est peu probable que la chute des prix des maisons déclenche une crise financière, une forte baisse des prix des maisons pourrait assombrir les perspectives économiques.

L’accumulation de vulnérabilités justifie une surveillance étroite dans les années à venir, et peut-être même une intervention des décideurs politiques », déclare le FMI. Les banques sont mieux capitalisées qu’avant la crise financière mondiale, et les normes de souscription dans de nombreuses économies avancées sont plus strictes aujourd’hui qu’avant la crise. Ce qui vient réduire la probabilité de scénarios catastrophes comme celui de 2007-2008.