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Le sentiment de confiance en l’économie atteint des records au Canada grâce au déploiement du vaccin

6 juillet, 2021   |   Par Kadiatou Bah

Les consommateurs et les entreprises du pays amorcent la seconde moitié de l’année avec une grande confiance dans les perspectives économiques du Canada, signe de ce qui pourrait être un boom imminent.

Un indicateur du climat des affaires publié par la Banque du Canada a atteint des niveaux records alors que l’accélération du déploiement du vaccin renforce la confiance en la reprise. Des enquêtes distinctes sur la confiance des consommateurs de la banque centrale et de Bloomberg News ont révélé que l’optimisme et les plans de dépenses étaient à des niveaux record ou proches de ceux-ci.

Les chiffres alimentent les attentes des économistes et des décideurs politiques selon lesquelles les ménages et les entreprises seront d’humeur à dépenser à mesure que les restrictions pandémiques seront levées. Particulièrement à cause des stocks massifs d’épargne accumulée pendant la crise. Les résultats augmentent également la probabilité que la Banque du Canada continue de réduire sa politique monétaire agressive lors de sa décision politique du 14 juillet.

La dernière enquête trimestrielle de la banque centrale basée à Ottawa auprès des dirigeants a montré à quel point la campagne de vaccination a amélioré le sentiment de confiance. Les cadres supérieurs ont fait état de perspectives de ventes solides, d’intentions d’investissement élevées, de plans d’embauche record, de contraintes de capacité à des niveaux record et d’attentes croissantes pour une inflation et des salaires plus élevés.

La banque a déclaré qu’il existe des preuves d’une reprise naissante dans des secteurs qui ont connu des difficultés jusqu’à présent ​​la grande majorité des entreprises affirment que l’incertitude liée à la pandémie est derrière elles. Aucune entreprise interrogée n’a signalé de signes de détérioration de la demande attendue.

« Pour moi, c’est à quel point l’optimisme est généralisé, qu’il s’agisse de plans d’embauche ou de dépenses ou d’attentes pour les ventes futures. C’est assez impressionnant », a déclaré par téléphone Doug Porter, Économiste en chef à la Banque de Montréal. « Cela en dit long sur le fait que les entreprises sont si optimistes. » a-t-elle déclaré.

L’indicateur composite de la confiance des entreprises de la banque est passé à 4,2 au deuxième trimestre, le score le plus élevé des données remontant à 2003. C’est en hausse par rapport au chiffre 3 observé au premier trimestre et aussi plus bas que 6,9 qu’au plus fort de la pandémie l’année dernière.

« Les entreprises liées aux services à fort contact sont toujours confrontées à des défis, mais sont de plus en plus confiantes dans le fait que les ventes augmenteront à mesure que les taux de vaccination augmenteront », a déclaré la banque centrale dans le résumé de ses conclusions. « Cela suggère un élargissement important de la reprise à venir. » 

Les entrevues de l’enquête sur les perspectives d’affaires de la Banque du Canada ont été menées du 11 au 28 mai, alors que certaines régions du Canada étaient encore au milieu des blocages pour contenir une troisième vague du virus.

La banque centrale est parmi les premières des économies avancées à adopter une politique moins expansionniste, ayant déjà réduit ses achats d’obligations du gouvernement canadien à 3 milliards de dollars canadiens (2,4 milliards de dollars) par semaine contre un sommet de 5 milliards de dollars l’an dernier.

Les analystes prévoient que cela reviendra à 2 milliards de dollars canadiens par semaine dans la décision politique de la semaine prochaine, avant de finalement tomber à un rythme hebdomadaire d’environ 1 milliard de dollars canadiens au début de l’année prochaine.

En plus de la réduction de ses obligations, le marché a prévu au moins une hausse des taux d’intérêt d’ici la même période l’année prochaine. Pour maintenir l’économie à flot, la Banque du Canada a maintenu son taux d’intérêt de référence à un niveau record de 0,25 % et a acheté des centaines de milliards d’obligations du gouvernement canadien.

La pression pour ralentir la relance intervient alors que la baisse du nombre de cas permet aux gouvernements de rouvrir enfin les restaurants et les bars après des mois de fermeture. Le gouvernement fédéral a également commencé à assouplir progressivement les restrictions aux frontières.

Les ménages canadiens ont environ 220 milliards de dollars canadiens (178 milliards de dollars) d’épargne excédentaire accumulée pendant la pandémie, selon un rapport publié vendredi par la Banque de Montréal. Cela s’ajoute aux effets de richesse de la hausse de la valeur des maisons qui ont augmenté la valeur nette d’environ 2 000 milliards de dollars canadiens.

Une enquête distincte auprès des consommateurs publiée lundi par la Banque du Canada a révélé que les attentes en matière de dépenses étaient proches d’un record, reflétant le désir des Canadiens de libérer la demande refoulée une fois les restrictions assouplies.

L’expansion du Canada devrait s’accélérer à un rythme annualisé de 9,1 % au troisième trimestre, avec un gain de 6 % au cours des trois derniers mois de 2021, selon certaines sources.

Le fort rebond économique coïncide avec la hausse des anticipations inflationnistes, une préoccupation potentielle pour les décideurs politiques. Quelque 86 % des entreprises interrogées prévoient une inflation supérieure à la cible de 2 % de la Banque du Canada au cours des deux prochaines années, l’un des niveaux les plus élevés jamais enregistrés. Plus d’un tiers voient une inflation supérieure à 3%.