Articles

Le taux de chômage au Canada est en baisse

11 octobre, 2024   |   Par Kadiatou Bah

Le taux de chômage au Canada a diminué alors que l’économie a créé plus d’emplois que prévu, ce qui renforce la position de la Banque du Canada en faveur de baisses graduelles des taux et suscite l’espoir d’un atterrissage en douceur.

Le taux de chômage a chuté à 6,5 % en septembre, grâce à la création de 46 700 nouveaux emplois, a annoncé vendredi Statistique Canada. Les économistes s’attendaient à une hausse du chômage à 6,7 % et à une création de 27 000 emplois.

C’est la première fois que le taux de chômage baisse depuis janvier 2024.

La croissance a été tirée par les emplois à temps plein, qui ont bondi de 112 000 sur le mois, tandis que les emplois à temps partiel ont diminué de 65 300. Le secteur privé a également été un moteur important, ajoutant 61 200 emplois.

La population active du pays n’a augmenté que de 15 900 personnes, l’une des plus faibles augmentations de ces derniers mois alors que la population du Canada a augmenté en flèche depuis la pandémie.

Les données suggèrent que la demande de main-d’œuvre est étonnamment forte dans une économie qui bénéficie peut-être déjà des baisses de taux de la banque centrale. Le rapport renforce la position de la Banque du Canada en faveur d’une réduction progressive des taux et renforce l’espoir qu’elle sera en mesure de maîtriser l’inflation sans provoquer une baisse importante de l’emploi.

Les obligations canadiennes ont d’abord sous-performé après la publication, les rendements ayant augmenté, poussant le rendement de référence canadien à deux ans jusqu’à 3,156 %. Le huard a bondi avant de réduire ces gains pour s’échanger à 1,3744 $ CA pour un dollar américain à 11h heure d’Ottawa.

« Le rapport ne découragera pas la Banque du Canada de continuer à réduire ses taux », a déclaré Earl Davis, responsable des titres à revenu fixe et des marchés monétaires chez BMO Global Asset Management.

« La principale raison pour laquelle la Banque du Canada souhaite assouplir ses taux est la période de renouvellement des prêts hypothécaires qui approche en 2025 et 2026 », a déclaré M. Davis. Le taux directeur de la banque centrale est toujours en territoire restrictif à 4,25 %, ce qui lui permet de réduire agressivement les taux « sans ajouter trop de stimulus au marché », a-t-il ajouté.

Certains voient une réduction plus importante en octobre

Statistique Canada a indiqué que la croissance des salaires a ralenti en septembre, passant de 4,9 % à 4,5 % sur une base annuelle.

Avant la publication du rapport, les traders de swaps au jour le jour estimaient à environ 50 % la probabilité d’une baisse de 50 points de base lors de la prochaine réunion de la banque centrale, le 23 octobre. Ces probabilités ont chuté vendredi matin.

L’ancien sous-gouverneur de la Banque du Canada, Paul Beaudry, a déclaré plus tôt cette semaine qu’il ne serait pas surpris par une réduction de 50 points de base lors de la réunion, tandis que RBC Dominion valeurs mobilières a appelé à des réductions consécutives de cette ampleur ce mois-ci et lors de la réunion de décembre.

Les responsables politiques, sous la conduite du gouverneur Tiff Macklem, ont réduit le taux directeur de 25 points de base pour la troisième fois consécutive en septembre et ont déclaré qu’il était raisonnable de s’attendre à de nouvelles baisses. Macklem a déclaré que la tendance sur le marché du travail était que les employeurs n’embauchaient pas suffisamment pour suivre le rythme de croissance de la population active et qu’un « changement important dans les licenciements » susciterait des inquiétudes.

Ce rapport est la dernière enquête sur la population active avant la prochaine décision sur les taux d’intérêt et les chiffres de l’inflation, attendus mardi. La plupart des économistes interrogés s’attendent à une baisse de 25 points de base lors de la décision de la banque centrale du 23 octobre.

Les secteurs de l’information, du commerce de détail et de la culture ainsi que le commerce de gros et de détail ont été les principaux bénéficiaires des gains d’emplois, tandis que l’éducation, les soins de santé et l’agriculture ont perdu le plus d’emplois.

Le taux de chômage des jeunes a chuté à 13,5 % en septembre, contre 14,5 % le mois précédent. Les jeunes et les nouveaux arrivants sont ceux qui ont eu le plus de mal à trouver un emploi au Canada cette année.