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L’économie canadienne vacille de manière inattendue en raison des goulots d’étranglement de l’offre

3 novembre, 2021   |   Par Kadiatou Bah

Le produit intérieur brut a peu varié en septembre, selon une estimation préliminaire de Statistique Canada publiée vendredi, alors que l’expansion était de 0,4 % moins que l’estimation faite au mois d’août. Globalement pour le troisième trimestre, l’économie a progressé de 0,5%, soit un rythme annualisé d’environ 2%.

Les données pourraient jeter le doute sur la capacité de la Banque du Canada à amorcer un cycle de hausse des taux d’intérêt au début de l’année prochaine, comme le prévoient les investisseurs, pour essayer de lutter contre la hausse de l’inflation. C’est un résultat décevant, même à partir des estimations récemment revues à la baisse pour la période de trois mois, après un premier semestre encore plus faible. 

“C’est une preuve du côté d’un cycle de resserrement moins agressif pour l’année prochaine”, a déclaré Avery Shenfeld, Économiste en chef à la Banque Canadienne Impériale de Commerce, dans un rapport aux investisseurs.

La devise canadienne a chuté de 0,4% à 1,2389 $ CA pour un dollar américain à 9 h 03 à Toronto, vendredi, réduisant tous ses gains depuis que la Banque du Canada a accéléré mercredi son calendrier de hausses potentielles de taux. 

Dans sa décision politique, la banque centrale a ramené ses prévisions de croissance pour le troisième trimestre à 5,5%, alors même qu’elle augmentait ses estimations d’inflation. Les économistes anticipaient une croissance annualisée de 4% pour la période de trois mois, selon l’estimation médiane d’une enquête menée le mois dernier.

Le rapport de vendredi suggère que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement qui se sont intensifiées au cours des derniers mois pèsent considérablement sur la trajectoire de la reprise économique du Canada. Le décrochage de septembre a été mené par des baisses dans le commerce de détail et la fabrication, selon Statistique Canada. Pour le mois d’août, les problèmes de chaîne d’approvisionnement mondiale ont également freiné les ventes de meubles et de véhicules automobiles. 

Alors que les économistes s’attendent en grande partie à ce que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement s’atténuent dans les mois à venir, il y a un peu moins d’incertitudes sur leur durée de celles-ci.

Le Canada n’est pas seul. La croissance économique des États-Unis au troisième trimestre a ralenti au rythme le plus faible de la période de reprise pandémique en raison de perturbations de l’approvisionnement. Le PIB a augmenté à un taux annualisé de 2 % après un rythme de 6,7 % au deuxième trimestre, a montré jeudi dernier l’estimation préliminaire du département du Commerce.