Les ménages canadiens ont connu une baisse de 990 milliards de dollars canadiens en valeur nette au deuxième trimestre dans un contexte de chute des prix des maisons ainsi que des actions.
La valeur des biens en immobiliers résidentiels détenus par les ménages a chuté de 446 milliards de dollars canadiens au cours des trois mois allant d’avril à juin 2022, tandis que les actifs financiers ont chuté de 530,6 milliards de dollars canadiens, a rapporté lundi Statistique Canada à Ottawa.
Au total, la valeur nette des ménages a chuté de 6,1 %, ou 990 milliards de dollars canadiens, soit la plus forte baisse jamais enregistrée. C’est donc un record de la valeur des actifs moins les passifs des ménages qui a été atteint par le pays durant la période observée.
La hausse des taux d’intérêt pointée du doigt
Les chiffres illustrent à quel point les taux d’intérêt mondiaux plus élevés détruisent la richesse des ménages au Canada, ajoutant un vent contraire majeur au ralentissement de l’économie nationale. « Le prix de revente moyen d’une maison a chuté de 10,5% par rapport au premier trimestre », selon ce qu’a indiqué Statistique Canada.
Ce frein à la valeur nette du logement devrait persister au cours du second semestre de cette année, les prix des maisons canadiennes continuant de baisser et les coûts d’emprunt devant encore augmenter.
La Banque du Canada a augmenté son taux d’intérêt directeur de trois quarts de point de pourcentage à 3,25 % la semaine dernière, et devrait encore augmenter le mois prochain d’un autre demi-point selon les économistes. Le taux se maintenait à un creux d’urgence de 0,25 % jusqu’en mars où l’inflation collante a fini par faire réagir la Banque centrale.
Pourtant, les ménages restent bien mieux lotis qu’avant la pandémie, avec une valeur nette de 2,9 billions de dollars canadiens supérieure à celle de la fin de 2019. La valeur de l’immobilier résidentiel détenu par les ménages a augmenté de 2,3 billions de dollars canadiens au cours de cette période.
Les entreprises ont fait beaucoup mieux au deuxième trimestre, grâce à la hausse des prix des matières premières qui compense la baisse de la richesse des ménages. La valeur nette du secteur des entreprises a bondi de 812 milliards de dollars canadiens.
La dette des ménages sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible est passée à 181,7 %, contre 179,7 % au cours des trois premiers mois de 2022.
À propos de l'auteur
Ayant occupé différents postes en analyse financière, Kadiatou est une passionnée des phénomènes économiques et de leur interprétation.
Diplômée de HEC Montréal en économie appliquée, finance et mathématique, elle se joint à MREX pour partager son regard sur l’actualité en soulignant, les faits pertinents pour les investisseurs immobiliers.
