Tous les six plus grands prêteurs du Canada, à l’exception d’un seul, s’attendent désormais à ce que la banque centrale réduise les coûts d’emprunt d’un demi-point de pourcentage après que l’inflation ait ralenti plus que prévu le mois dernier.
La Banque Toronto-Dominion est désormais le seul grand prêteur à considérer la probabilité d’une réduction de 25 ou 50 points de base cette semaine comme un tirage au sort, à la suite du dernier rapport qui a montré que l’inflation est tombée sous l’objectif de 2 % de la Banque du Canada pour la première fois depuis plus de trois ans.
La Banque de Nouvelle-Écosse, la Banque de Montréal et la Banque Nationale du Canada ont quant à elles rejoint la Banque Royale du Canada et la Banque Canadienne Impériale de Commerce, modifiant leurs prévisions précédentes de 25 points de base pour la décision de taux du 23 octobre.
Ce changement met en évidence un consensus croissant selon lequel un rythme d’assouplissement progressif de la part des décideurs politiques pourrait ne pas être suffisant pour empêcher un dépassement durable de l’objectif d’inflation alors que l’économie canadienne continue de s’affaiblir.
Une majorité de négociants en swaps au jour le jour ont également augmenté leurs paris sur une accélération du rythme de réduction des taux par la Banque du Canada, après avoir réduit d’un quart de point de pourcentage ses taux à chacune de ses trois dernières réunions. Le taux de référence au jour le jour est actuellement de 4,25 %.
Le mois dernier, le gouverneur Tiff Macklem a déclaré que la Banque du Canada pourrait réduire ses taux d’intérêt plus rapidement si l’inflation et l’économie semblaient ralentir plus que prévu. Selon la plupart des indicateurs, c’est déjà le cas. L’inflation globale a atteint en moyenne 2 % en rythme annuel au troisième trimestre, soit moins que les 2,3 % prévus par les responsables en juillet, et la croissance économique est bien inférieure à leurs estimations.
Alors que le taux de chômage au Canada a baissé à 6,5 % en septembre, le marché du travail du pays s’est considérablement affaibli au cours de l’année écoulée, la croissance démographique ayant dépassé la création d’emplois.
La semaine dernière, l’ancien vice-gouverneur Paul Beaudry a déclaré qu’il ne serait pas surpris par la réduction disproportionnée d’octobre, car les conditions préalables à une normalisation rapide de la politique monétaire étaient déjà en place.
Citigroup Inc. a été l’une des premières banques à prévoir une réduction de 50 points de base de la part de la Banque du Canada en octobre, les économistes Veronica Clark et Gisela Hoxha ayant été les premières à prévoir une telle mesure dans une note datée d’août 2024.
Les responsables de la Banque du Canada ont toutefois évité de signaler la nécessité d’une normalisation plus rapide des coûts d’emprunt. Après que l’inflation globale a atteint l’objectif de 2 % de la banque centrale en août, la première sous-gouverneure Carolyn Rogers a déclaré que les responsables souhaitaient toujours voir davantage de progrès sur l’inflation de base, qui est restée à 2,35 % en septembre.
La dernière fois que la Banque du Canada a réduit ses taux d’intérêt de plus d’un quart de point de pourcentage, c’était pendant la pandémie, lorsque l’ancien gouverneur Stephen Poloz avait abaissé le taux de référence du financement à un jour à 0,25 %, la limite inférieure d’urgence.