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Les ménages canadiens à revenu élevé sont plus susceptibles de travailler à domicile

5 août, 2021   |   Par Kadiatou Bah

Il peut sembler que la plupart du monde peut travailler à domicile, mais la majorité des Canadiens ne peut pas se le permettre. Les données de Statistique Canada sur les tendances du travail à domicile ont été publiées ce mercredi 4 août. L’agence a fait la mise au point sur le taux de ceux qui pouvaient travailler de la maison d’avril 2020 à juin 2021. Les 10 % des revenus des ménages les plus riches étaient plus de 9 fois plus susceptibles de travailler à domicile que les 10 % des ménages les plus pauvres. En général, plus un ménage gagne en revenu, plus il est probable que les personnes qui le composent évitent de quitter la maison pour gagner leur vie. Cela peut avoir un impact assez important sur qui vit dans les villes et qui achète sur les marchés secondaires.

Plus de la moitié des ménages avec revenu élevé pourraient travailler à domicile

Les ménages ayant les revenus les plus élevés étaient plus susceptibles de travailler à domicile, ou du moins d’en avoir la possibilité. Statistique Canada a trouvé que 45% des 10% de la distribution des revenus travaillaient à domicile entre avril 2020 et juin 2021. Dans ce groupe démographique, encore plus 57% auraient pu travailler à domicile avec leur type d’emploi. Ces résultats contrastent fortement avec les ménages à faible revenu, où la grande majorité des personnes doivent quitter leur domicile.

Même en descendant jusqu’au 9e décile de revenu, ceux qui se situent dans les 80 à 90 % des revenus supérieurs, on constate une forte baisse. Dans ce groupe démographique, seulement 34,5% des ménages avaient les deux conjoints travaillant à domicile, une baisse de plus de 10 points. Au fur et à mesure que vous descendez dans la chaîne des revenus, de moins en moins de personnes sont en mesure de gagner leur vie à la maison selon les résultats de l’enquête.  

Seuls 5,1 % des travailleurs aux revenus les plus faibles pourraient travailler à domicile

Lorsque vous atteignez le décile inférieur, c’est-à-dire les 10 % les plus bas des revenus des ménages, seul un fragment pourrait travailler à domicile. Les 10 % des ménages les plus pauvres n’ont vu que 5,2 % des ménages travailler à domicile entre avril 2020 et juin 2021. Seuls 11 % des emplois pour ce groupe démographique sont possibles à domicile. 

L’industrie joue un rôle important dans la flexibilité des revenus et du travail

Comme vous vous en doutez, l’une des principales raisons est le type d’emplois occupés par chaque tranche de revenu. Le secteur de la finance et des assurances, connu pour ses salaires qu’à même décents, a vu 7 personnes sur 10 travailler à domicile. Les industries culturelles ont également vu une part importante du travail se faire à domicile (65 %), ainsi que l’administration publique (56 %). En revanche, il est difficile de travailler à domicile si vous travaillez dans un restaurant, une épicerie ou un centre d’expédition de colis.

Un point important à retenir pour le secteur de l’immobilier est de savoir comment cela peut façonner les villes. Les ménages à revenu assez élevé ont de la flexibilité et de la mobilité qui peuvent leur donner les moyens de s’éloigner des villes. Ils ont également tendance à percevoir les longs trajets quotidiens comme plus pénibles, de sorte que les trajets quotidiens sont peu probables. Le travail à domicile et en dehors de la ville n’est peut-être pas aussi temporaire que beaucoup le pensent. Cela peut être un frein pour les villes chères et un coup de pouce aux marchés tertiaires qui les entourent.

En revanche, les ménages à faible revenu doivent être à proximité de la ville pour travailler malgré le fait qu’ils y soient coincés avec de longs trajets ou des coûts d’hébergement élevés. C’est paradoxal, mais les villes chères deviennent la combinaison parfaite de priorités mal alignées.