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Les obligations du Canada bondissent alors que l’inflation ralentit plus que prévu à 2,9 %

20 février, 2024   |   Par Kadiatou Bah

Les prix à la consommation au Canada ont diminué au début de cette année, les progrès sur les pressions sous-jacentes étant susceptibles de donner à la Banque du Canada plus de marge de manœuvre pour commencer à envisager des réductions de taux dans les mois à venir.

L’indice des prix à la consommation a augmenté de 2,9 % en janvier par rapport à l’année dernière, après une hausse de 3,4 % en décembre, a rapporté Statistique Canada à Ottawa. C’est plus lent que l’estimation médiane de 3,3% d’une enquête auprès des économistes.

Les obligations ont bondi et le dollar canadien s’est affaibli. Le rendement de la dette de référence à deux ans a plongé juste en dessous de 4,17 %, en baisse d’environ 13 points de base sur la journée.Sur une base mensuelle, l’indice est resté inchangé, contre une hausse attendue de 0,4% et après une baisse de 0,3% en décembre.

Les deux mesures d’inflation de base privilégiées par la Banque du Canada ont toutes deux décéléré, s’établissant en moyenne à 3,35 %, contre un taux révisé à la baisse de 3,6 % un mois plus tôt, également plus lent que le rythme de 3,6 % attendu par les économistes.

La moyenne mobile sur trois mois des taux a chuté à un rythme annualisé de 3,22 %, contre 3,63 % en décembre.

« Dans l’ensemble, il semble que la faiblesse de la demande des consommateurs ait finalement un impact sur les prix dans les domaines de dépenses plus discrétionnaires », a déclaré Andrew Grantham, économiste à la Banque Canadienne Impériale de Commerce, dans une note aux investisseurs.

« C’est un signe positif pour la Banque du Canada, et cela amènera les marchés financiers à anticiper une première réduction du taux directeur, qui devrait être effective en juin. »

Les données d’inflation de janvier ont montré une nouvelle progression de la désinflation après une stagnation à la fin de l’année dernière. Alors que la Banque du Canada réfléchit désormais à la durée pendant laquelle son taux directeur doit rester restrictif, ce rapport contribuera à apaiser certaines inquiétudes concernant la persistance de l’inflation sous-jacente.

Au cours de leurs délibérations de janvier, le gouverneur Tiff Macklem et ses responsables ont considéré l’orientation actuelle de la politique monétaire comme suffisamment restrictive pour atteindre l’objectif et ont déclaré qu’il fallait davantage de temps pour restaurer la stabilité des prix. Ils s’attendent à ce que l’inflation se maintienne autour de 3 % au premier semestre de cette année avant de ralentir progressivement et d’atteindre l’objectif de 2 % l’année prochaine.

Prix de la nourriture en baisse

Il s’agit du seul rapport sur l’inflation avant la prochaine décision sur les taux, le 6 mars. Les économistes s’attendent largement à ce que les responsables maintiennent les taux directeurs à 5 % pour une cinquième réunion consécutive et prédisent que le cycle d’assouplissement commencera vers la moitié de l’année 2024.

En janvier, le principal contributeur à la décélération globale a été la baisse des prix de l’essence sur un an, qui ont diminué de 4 %. Hors essence, l’indice a ralenti à 3,2 % par rapport à l’année précédente et à 3,5 % en décembre.

Le ralentissement de l’inflation des produits alimentaires et la baisse des prix des billets d’avion et des voyages organisés ont également contribué à cette décélération.

Quatre composantes du panier de l’IPC, l’alimentation, le logement, la santé et les soins personnels, ainsi que les boissons alcoolisées et les produits du tabac et du cannabis, ont augmenté à un taux supérieur à 3 %. Collectivement, ils représentaient environ 55 % du poids du panier.

L’inflation hors produits alimentaires a augmenté de 2,7%, tandis que hors produits alimentaires et énergie, elle a augmenté de 3,1%.

Immobilier ce grand contributeur

Les frais d’intérêt hypothécaires et les loyers sont restés les principaux contributeurs à la hausse des prix d’une année à l’autre. Les coûts des intérêts hypothécaires ont bondi de 27,4 % par rapport à il y a un an et les loyers ont augmenté de 7,9 %.

Hors frais de logement, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 1,5 % par rapport à il y a un an.

Les décideurs politiques ont déclaré qu’ils craignaient que l’inflation du secteur du logement maintienne la hausse globale des prix à un niveau élevé. Si le marché immobilier rebondit plus que prévu dans les mois à venir, les prix du logement pourraient maintenir l’inflation globale au-dessus de l’objectif même si les pressions sur les prix dans d’autres secteurs de l’économie s’atténuent.

À l’échelle régionale, les prix ont augmenté à un rythme plus lent qu’il y a un an par rapport à décembre dans neuf des dix provinces canadiennes.

L’Alberta a été la seule province où la croissance des prix a été plus rapide, en partie à cause des prix de l’électricité plus élevés par rapport à décembre en raison d’un effet de l’année de référence. La forte baisse mensuelle enregistrée en janvier de l’année dernière, lorsque les ménages albertains ont reçu des rabais sur leurs factures d’électricité, n’affecte plus le mouvement d’une année à l’autre.