Le développement immobilier canadien est fortement stimulé surtout dans le secteur de la construction résidentielle. Les données de Statistique Canada sur le nombre de permis de construction accordés indiquent des records en mars 2021. La quasi-totalité des gains était toutefois attribuable aux permis de construction résidentielle. Les données montrent cependant que les permis commerciaux ont considérablement baissé, la pandémie pesant sur l’investissement des entreprises.
Les Permis de construction canadiens ont atteint une valeur monétaire record
Les permis de construire au Canada atteignent un niveau record après un boom de la construction résidentielle. La valeur des permis de bâtir a atteint 10,9 milliards de dollars en mars dernier. Ce qui représente une hausse de 5,7% par rapport au mois précédent. C’était le troisième mois consécutif de record. En tenant compte de l’inflation, seul avril 2019 avait légèrement connu de hausse. Il y a beaucoup d’activités de construction à venir et cela dans un avenir pas si lointain.
La grande majorité des permis de construire sont destinés aux résidences
La grande majorité des permis de construire concernent les propriétés résidentielles. Les permis résidentiels représentaient 8,0 milliards de dollars au total en mars et 15,9% de plus que le mois précédent. Le segment représente, un énorme 75% de la valeur totale des permis de construire délivrés au Canada. Si on se compare aux ratios d’avant la pandémie, cela représente une hausse d’environ 19% par rapport à la valeur médiane observée sur 5 ans.
La hausse dans le secteur résidentiel est en grande partie attribuable aux permis de construction multifamiliale autour de Toronto. Les logements multifamiliaux représentaient 4,3 milliards de dollars au total. C’était une hausse de 24,5% par rapport au mois précédent. Le segment est maintenant à un niveau record, grâce à trois villes. Statistique Canada a déclaré que les projets à Toronto, Burlington et Vaughan ont grandement contribué à ce coup d’éclat. Pour ceux qui ne connaissent pas le Grand Toronto, ces marchés sont tous si proches qu’ils font partie du même clan immobilier.
Les permis de construction commerciale ont chuté de plus de 14%
Beaucoup de personnes vont travailler à domicile dans le monde post-pandémique. Les montants d’investissement dans les bâtiments commerciaux sont un signe que plusieurs prennent en compte cette anticipation. La valeur des permis commerciaux a atteint 1,5 milliard de dollars en mars, en baisse de 14,6% par rapport au mois précédent. Statistique Canada a déclaré que ce nombre était de 25% inférieur à la valeur mensuelle moyenne des permis en 2019. L’inadéquation est étrange, car les développements résidentiels sont généralement accompagnés de projets commerciaux. Il semblerait que toutes les ressources soient tournées vers le logement en ce moment, à juste titre.
Le renforcement de capacité du Canada visant à accompagner le pays durant la crise est presque entièrement consacré au logement, comme on le constate. Le problème des permis de construction commerciale ne pourrait être que temporaire. Cependant, il se peut aussi que ce ne soit pas le cas et que cela perdure.
Récemment, une analyse de la Banque de Montréal a révélé que les postes vacants partout au pays avaient atteint un sommet depuis 25 ans. Les promoteurs immobiliers commerciaux se fondent généralement sur des analyses de rentabilité avant d’investir dans des projets de construction. À l’heure actuelle, il y a beaucoup d’incertitudes quant à la rapidité avec laquelle la demande en bâtiments commerciaux se rétablira après la pandémie. Si cela est presque instantané, il y aura beaucoup de constructions de bâtiments commerciaux à rattraper.
À propos de l'auteur
Ayant occupé différents postes en analyse financière, Kadiatou est une passionnée des phénomènes économiques et de leur interprétation.
Diplômée de HEC Montréal en économie appliquée, finance et mathématique, elle se joint à MREX pour partager son regard sur l’actualité en soulignant, les faits pertinents pour les investisseurs immobiliers.
