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Les prêts hypothécaires à taux variable verront leurs coûts doubler

21 février, 2022   |   Par Kadiatou Bah

Les acheteurs canadiens se bousculent pour obtenir des dettes hypothécaires bon marché, souvent à taux variable. La dernière note de recherche de Desjardins montre qu’ils devraient s’attendre à payer beaucoup plus dans deux ans. Au fur et à mesure que la Banque du Canada augmentera le taux du financement au jour le jour, ceux qui ont des prêts hypothécaires variables verront leurs coûts augmenter. Selon les calculs de Desjardins, ces coûts devraient plus que doubler au cours des deux prochaines années.

Le marché s’attend à ce que les taux d’intérêt canadiens montent en flèche

Les prêts hypothécaires à taux variable voient leurs coûts fluctuer avec le taux d’intérêt préférentiel du prêteur. Le taux préférentiel est basé sur le taux du financement à un jour de la Banque du Canada, qui évolue avec sa politique. Lorsque le taux au jour le jour baisse, les prêts hypothécaires à taux variable voient également les coûts d’intérêt baisser.

L’inverse est également vrai, un taux de financement en hausse signifie des coûts à taux variable plus élevés. Souvent, le paiement reste le même, mais le montant appliqué au capital change. En échange de la volatilité, il est offert moins cher que les taux fixes à l’inscription.

Les prêts hypothécaires canadiens à taux variable devraient doubler

Les prêts hypothécaires à taux variable du Canada sont très bon marché en ce moment, mais cela est sur le point de changer rapidement. Ils devraient commencer à grimper en mars, lorsque la Banque du Canada devrait procéder à sa première hausse de taux. Desjardins prévoit deux autres hausses l’an prochain. Le taux du financement à un jour devrait passer de 0,25 % actuellement à 1,75 % d’ici la fin de l’année prochaine. Cela augmentera considérablement le coût des intérêts payés par les emprunteurs hypothécaires à taux variable.

Les taux hypothécaires canadiens devraient augmenter

D’ici la fin de l’année prochaine, les prêts hypothécaires à taux variable devraient voir les intérêts plus que doubler. Selon les prévisions de Desjardins, l’intérêt hypothécaire variable atteindra 3 % d’ici la moitié de l’année. Après avoir doublé, les coûts ajouteront encore un demi-point soit 3,5% d’ici la fin de 2023. D’une part, c’est beaucoup plus d’intérêt que ce à quoi ce segment d’emprunteurs devrait s’attendre à payer. D’autre part, ces hypothèques sont encore très bon marché. Si vous considérez des taux plus élevés comme un fardeau ici, vous le regardez de la mauvaise façon. La période des taux bon marché était plus un cadeau, surtout quand on voit à quel point les taux variables ont peu augmenté par rapport aux taux fixes.

Les risques liés à la hausse des taux hypothécaires variables sont surestimés

Il y a beaucoup de brouhaha sur les coûts d’intérêt plus élevés qui paralysent les ménages, mais ce n’est surtout que du bruit. « Pourtant, le montant d’un prêt approuvé ne devrait pas être immédiatement touché, puisqu’il est déjà fixé à un taux plus élevé que celui offert par l’institution financière conformément à la réglementation fédérale », explique Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins.

L’institution financière fait référence aux lignes directrices du « test de résistance ». Les taux de tests de résistance sont beaucoup plus élevés que les prévisions de hausse de taux les plus ambitieuses. La taille du prêt et la capacité de paiement de l’emprunteur sont prêtes pour des taux beaucoup plus élevés. Bon nombre des effets négatifs de la hausse des taux sur les emprunteurs ayant des taux variables sont surestimés.

Les hypothèques à taux variable sont désormais le prêt de choix, détrônant le fixe de 5 ans. Cela est dû en grande partie au fait que la Banque du Canada n’a pas relevé les taux alors que l’inflation a entraîné d’autres prêts à la hausse. Tandis que les coûts variables commencent enfin à augmenter, nous pourrions assister à un ralentissement des achats.

Les investisseurs, soit le segment d’acheteurs qui connaît la croissance la plus rapide, verront leur rentabilité diminuer. Après tout, des coûts d’intérêt plus élevés devraient comprimer les marges.

Les acheteurs qui se sont précipités sur le marché pour capitaliser sur une dette bon marché, mais qui ont choisi des taux variables ralentiront également. Certains y ont vu leur dernière chance d’obtenir de l’argent gratuit, doutant du fait que les taux d’intérêt finiront par augmenter. Si les taux d’intérêt grimpent comme prévu, ces acheteurs n’économiseront pas beaucoup d’argent s’ils ont fait leur acquisition récemment.