L’exode des villes vers les banlieues a pris des proportions presque bibliques dans certaines régions pendant la pandémie, car le confinement et les ordres de télétravailler ont poussé les gens à fuir à la recherche de plus d’espace et de paysages sereins. Pour faire face à la migration de masse, les promoteurs d’appartements ont acheté et construit dans la banlieue verdoyante au rythme le plus rapide en trois décennies.
Un phénomène qui se maintient
Une enquête menée à la fin de l’année dernière a révélé que 46% des Américains voulaient vivre en banlieue, contre 42% en 2018, selon les sources de Pew Research. L’inventaire de nouveaux appartements devrait augmenter cette année de 2,5% aux USA, après avoir stagné en dessous de 2% au cours des cinq dernières années, selon RealPage (un fournisseur de logiciels d’analyse de données et de gestion immobilière).
Et malgré l’augmentation, « nous ne construisons tout simplement pas assez », a déclaré Jim Costello, vice-président principal de la société de données immobilières commerciales Real Capital Analytics (RCA), basée à New York.
La pénurie a fait bondir les loyers moyens sur les nouveaux baux de 14,4%, selon RealPage.
Certes, les grues de construction dans les villes ne sont pas inactives. En fait, une poignée de villes avec une forte croissance de l’emploi, comme Phoenix, Austin et Nashville, devraient voir leur inventaire d’appartements augmenter de 5% ou plus cette année, selon RealPage.
Répondre aux besoins du marché synonyme d’adaptation
« Nous ne déménageons pas autant en banlieue pour construire parce que nous ne faisons pas de famille unique », a déclaré Joe Shivell, vice-président de l’architecture et de l’ingénierie chez Michaels. « Nous faisons tous des multilogements, et une grande partie du zonage n’est pas établie pour les produits multirésidentiels dans les banlieues. », selon Shivell.
Néanmoins, comme de nombreuses entreprises intègrent des options permanentes de télétravail, beaucoup de personnes restent dans les banlieues, où moins de criminalité et de trafic sont également un attrait. Ces propriétés sont également plus abordables pour les milléniaux et les membres de la génération Z, qui sont en début de carrière et de planification familiale.
« Il y a trois ou quatre ans, nous avons commencé à examiner certains de ces domaines prometteurs et moins coûteux », a déclaré Jay Hiemenz, président et chef de l’exploitation d’Alliance Residential, l’un des plus grands promoteurs d’appartements au pays. « Nous avons eu de la chance. Le virus de COVID-19 a accéléré certaines de ces tendances migratoires vers les villes à faible coût et une main-d’œuvre plus suburbaine », a-t-il déclaré.
Kaplan Residential, basée à Bay Harbor Islands, en Floride, développe des maisons en rangée et des locations avec plus de pieds carrés dans le but de répondre à ce besoin d’espace.
« Il y a une demande pour les gens qui veulent vivre dans les villes, mais beaucoup de gens veulent aussi avoir leur propre garage et avoir plus d’espace », a déclaré Nathan Kaplan, associé chez Kaplan.
Les constructions avec des styles de jardins peuvent certainement aider à répondre à la demande de logements locatifs, mais de nombreuses personnes qui déménagent en banlieue veulent quelque chose de plus, comme une nouvelle maison. Mais il y a un grave manque d’options de vente et elles sont obligées de louer. Il n’y a pas assez d’options de location dans ces zones non plus.
« Nous avons quitté le noyau urbain », a déclaré Steve Hallsey, vice-président exécutif des opérations de Wood Residential Service, la branche de gestion immobilière de la société, basée à Atlanta. « Nous sommes maintenant de retour dans les communautés de style jardin et les actifs de banlieue. »
Bien que les appartements ne soient peut-être pas en mesure d’offrir beaucoup plus de pieds carrés, il existe des terrains pour construire d’autres types de logements afin que les promoteurs quittent la ville.
« Quand ils arrivent en banlieue, il n’y a pas beaucoup de nouveaux logements pour les gérer », a déclaré Adam David Lynd, président et chef de la direction de The Lynd Group, un promoteur d’appartements, propriétaire et gestionnaire basé à Shavano Park, au Texas. « Ils sont habitués à une ville où ils ont des options. Nous allons donc être là avec des logements flambant neufs en disant: « Venez et emménagez ici. », a-t-il conclu.
À propos de l'auteur
Ayant occupé différents postes en analyse financière, Kadiatou est une passionnée des phénomènes économiques et de leur interprétation.
Diplômée de HEC Montréal en économie appliquée, finance et mathématique, elle se joint à MREX pour partager son regard sur l’actualité en soulignant, les faits pertinents pour les investisseurs immobiliers.
