La plupart des Canadiens seraient prêts à voir la valeur de leurs maisons chuter, selon les conclusions d’un nouveau sondage, qui suggère que certains propriétaires sont prêts à renoncer à une partie de leur propre richesse pour améliorer l’abordabilité pour tous.
Quelque 70 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles seraient heureuses (40 %) ou plutôt heureuses (30 %) de voir les prix de l’immobilier baisser, selon le sondage réalisé par Nanos Research.
Lorsqu’on leur demande des solutions au coût élevé du logement, l’option préférée des Canadiens était de construire plus de logements, plus rapidement, y compris des logements subventionnés par le gouvernement. Mais 12 % estiment que la meilleure réponse est de freiner l’immigration.
« Le sondage suggère que les Canadiens croient que l’immobilier est trop cher et qu’une majorité d’entre eux n’auraient pas de problème si les prix de l’immobilier baissaient », a déclaré le chef des sondages Nik Nanos. Étant donné qu’environ les deux tiers des ménages canadiens sont propriétaires de leur maison, les résultats semblent contredire l’idée reçue selon laquelle les propriétaires souhaitent seulement voir les prix augmenter.
Que ressentiraient les Canadiens si les prix des logements baissaient ?
Les coûts du logement sont devenus un problème social majeur et un problème politique pour le premier ministre Justin Trudeau, alors que les loyers des appartements grimpent et que les taux hypothécaires élevés rendent l’achat d’une maison hors de portée pour de nombreux jeunes Canadiens. Sean Fraser, le nouveau ministre du Logement, a déclaré qu’il souhaitait améliorer l’abordabilité sans faire baisser les prix, même si la façon dont le gouvernement parviendrait à cet équilibre n’est pas claire.
Trudeau, qui doit rencontrer des députés libéraux cette semaine à London, en Ontario, subit une pression croissante pour élaborer une stratégie visant à alléger le coût de la vie.
Le prix de référence des maisons au Canada a plus que doublé au cours de la dernière décennie pour atteindre 755 000 $ CA et est devenu de plus en plus détaché des revenus.
À Toronto et à Vancouver, les versements hypothécaires sur la maison médiane consomment la grande majorité du revenu des ménages, selon les économistes de la Banque Nationale du Canada.
Dans 10 grandes villes, les remboursements hypothécaires absorbent environ 59 % des revenus des ménages, a indiqué la banque. Le calcul est basé sur des versements hypothécaires amortis sur 25 ans; de nombreux Canadiens bénéficient désormais de prêts à plus long terme pour réduire leurs sorties de fonds mensuelles.
Construire davantage de logements était la solution la plus populaire auprès des personnes interrogées au sondage Nanos, avec 23 % la choisissant comme moyen n°1 de réduire les coûts de logement. Au Radar Multilogement de cette semaine, Mathias Hachey Courtier Hypothécaire chez PMML, nous expliquait justement comment s’inscrire comme acteur dans la construction résidentielle.
Environ 22 % ont appelé à davantage de logements subventionnés par le gouvernement, et 21 % ont déclaré que la priorité absolue devrait être la baisse des taux hypothécaires.
Moins de Canadiens sont favorables aux politiques visant à décourager les gens d’acheter une résidence secondaire. Et presque personne n’est favorable à la suppression de l’exonération de l’impôt sur les plus-values sur la vente d’une résidence principale, seul 1,5 % estiment que ce serait le meilleur moyen d’améliorer l’accessibilité.
Le sondage a été mené auprès de 1 044 Canadiens par téléphone et en ligne entre le 2 et le 4 septembre de cette année. Nanos estime que l’enquête comporte une marge d’erreur de 3 points de pourcentage, 19 fois sur 20.