Malgré une hausse inattendue en décembre, 2023 a été une année difficile pour les ventes de maisons au Canada.
Selon de nouvelles données de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), 38 135 maisons ont été vendues partout au pays en décembre, soit une augmentation de 8,7 % par rapport à novembre.
Le nombre réel (non désaisonnalisé) de transactions a augmenté de 3,7 % par rapport à décembre 2022, soit la plus forte hausse annuelle depuis août.
Même si la hausse de fin d’année a mis fin à trois mois consécutifs de baisse des ventes, elle ne marque pas un tournant pour le marché, a souligné Larry Cerqua, président de l’ACI. Le véritable test de la résilience des marchés aura lieu au printemps.
« Le rebond des ventes de maisons en décembre était-il le début de la reprise attendue des marchés immobiliers canadiens? Probablement pas encore », a ajouté Shaun Cathcart, économiste principal à l’ACI.
« Il est plus probable que certains vendeurs et acheteurs qui s’accrochaient à des attentes irréalistes en matière de prix l’automne dernier se soient finalement réunis pour conclure des transactions avant la fin de l’année. Nous prévoyons toujours une reprise de la demande de logements en 2024, mais nous il faudra attendre encore quelques mois pour avoir une idée de ce à quoi cela ressemblera finalement. »
La résurgence de décembre n’a pas non plus suffi à remédier à une année difficile pour les ventes de maisons au Canada.
Seulement 443 511 logements ont changé de mains à l’échelle nationale en 2023, soit une baisse de 11,1 % par rapport à 2022 et le niveau annuel le plus bas d’activité de vente nationale depuis 2008.
L’ACI a toutefois noté que ce chiffre était “très proche” des niveaux d’activité observés au cours des cinq années qui ont suivi la crise financière, ainsi que de la première année après l’introduction du test de résistance des prêts hypothécaires non assurés en 2018.
Le nombre de logements nouvellement inscrits a chuté de 5,1 % sur une base mensuelle en décembre, les ramenant à leur plus bas niveau depuis juin. Ainsi, le ratio national ventes-nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 57,8 %, en hausse par rapport à 50,5 % en novembre. La moyenne à long terme de la mesure est de 55 %.
À l’échelle nationale, il y avait 3,8 mois de stocks à fin décembre 2023, contre 4,2 mois à fin novembre et encore plus loin de la moyenne à long terme de cinq mois.
Malgré les gains de ventes apparents en décembre, l’indice composite agrégé des prix des maisons (IPH) MLS a connu un troisième mois consécutif de baisse, chutant de 0,8 % par rapport à novembre pour s’établir à 730 400 $.
Les baisses de prix récentes ont été largement concentrées sur les marchés de l’Ontario, en particulier dans la région élargie du Golden Horseshoe. Certaines baisses ont été enregistrées sur les marchés de la Colombie-Britannique, tandis que les prix continuent de grimper en Alberta, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador. L’ACI a noté que les tendances des prix « deviennent de plus en plus contrastées » et que les différences régionales sont moins clairement définies ces derniers temps.
Le prix moyen national réel (non désaisonnalisé) des maisons était de 657 145 $ en décembre 2023, en hausse de 5,1 % par rapport à décembre 2022.
Ayant désormais à portée de main l’ensemble des données du marché immobilier de 2023, l’ACI a mis à jour ses prévisions d’activité de vente et de prix moyens pour 2024, et a publié ses perspectives pour 2025.
Comme c’est le cas depuis plusieurs années, les taux d’intérêt continueront d’avoir une influence « majeure » sur les marchés immobiliers. Toutefois, pour l’avenir, c’est une histoire de réductions et non d’augmentations. Les prévisions concernant le moment où la Banque du Canada commencera à réduire les taux ont été avancées au cours des derniers mois, et le nombre prévu de réductions a également augmenté.
Combiné à une demande refoulée accrue, l’ACI s’attend désormais à ce que 489 661 logements changent de mains partout au Canada en 2024, soit une augmentation annuelle de 10,4 %.
L’activité se concentrera dans les provinces où la demande est la plus forte, comme l’Alberta, et dans celles qui devraient connaître une reprise après des niveaux de ventes historiquement bas, notamment l’Ontario, la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse.
Alors que les taux d’intérêt continuent de baisser dans le multilogement, les ventes de logements à l’échelle nationale devraient encore augmenter de 7,3 % par an en 2025, pour atteindre 525 498 unités. Ce chiffre restera cependant bien en deçà de la tendance à long terme.
En ce qui concerne les prix, la moyenne nationale devrait augmenter de 2,3 % par an en 2024, pour atteindre 694 173 $. Des augmentations plus importantes sont attendues en Alberta, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, tandis que la Colombie-Britannique et l’Ontario verront les prix rester relativement stables au cours de l’année à venir.
D’ici 2025, la forte demande et les problèmes d’offre persistants propulseront le prix moyen national des maisons en hausse de 4 % par an pour atteindre 722 063 $. Encore une fois, l’Alberta et la côte Est Canadienne verront les prix augmenter plus que l’augmentation nationale.