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L'inflation baisse à 3.1 %, « un soulagement » pour la Banque du Canada

28 juillet, 2021   |   Par Kadiatou Bah

Un ralentissement par rapport au gain de 3,6% observé en mai, la lecture dépasse la fourchette de contrôle de l’inflation de 1% à 3% de la Banque du Canada, mais les augmentations de prix plus modérées soutiennent l’argument de la banque selon lequel la montée en puissance est transitoire

L’inflation a ralenti au Canada pour la première fois cette année, mais les pressions sur les prix continuent de s’exercer à certains des niveaux les plus élevés en près d’une décennie.

L’indice des prix à la consommation a augmenté de 3,1% en juin par rapport à l’année précédente, a rapporté Statistique Canada mercredi à Ottawa, largement conforme à l’augmentation de 3,2% que les économistes prévoyaient dans certaines enquêtes.

Un ralentissement par rapport au gain de 3,6% observé en mai, la lecture dépasse la fourchette de contrôle de l’inflation de 1% à 3% de la Banque du Canada, mais les augmentations de prix plus modérées soutiennent l’argument de la banque selon lequel la montée en puissance est transitoire. Pourtant, les décideurs s’attendent à ce que l’inflation grimpe à une moyenne de 3,9% au troisième trimestre, un niveau jamais vu depuis le début des années 2000.

« La Banque du Canada avait peu de sentiment d’urgence puisqu’elle avait considérablement révisé ses projections d’inflation dans le dernier rapport sur la politique monétaire » , a déclaré Jimmy Jean, Économiste en chef chez Desjardins Sécurités Inc. « Après avoir affirmé pendant tant de mois que les effets de l’année de référence s’estomperont, ce sera un soulagement pour eux de voir cette prédiction se concrétiser sans autre interférence compensatoire. », renchérit-il.

La devise canadienne et les rendements des obligations d’État n’ont pas réagi fortement au rapport, une décision politique de la Réserve fédérale devant être rendue plus tard mercredi.

Sur une base mensuelle, les prix ont augmenté de 0,3% contre une estimation de 0,4%. La moyenne des mesures de l’inflation sous-jacente souvent considérée comme un meilleur indicateur des pressions en arrière-plan sur les prix était de 2,23 %, peu de changement par rapport à mai.

Le taux d’inflation de juin était largement attribuable à la hausse des coûts de transport et de logement, reflétant la vigueur continue des prix des locations et des logements neufs. Les coûts de logement ont augmenté de 4,4% sur une base annuelle, la hausse la plus rapide depuis 2008. Les goulots d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement font également grimper les prix des biens durables comme les voitures et les appareils ménagers, qui ont été touchés par une pénurie mondiale de puces semi-conductrices.

Le gouverneur Tiff Macklem voit les problèmes de la chaîne d’approvisionnement s’atténuer dans les mois à venir. Mais avec des réouvertures généralisées à travers le Canada à mesure que les taux de vaccination augmentent, les analystes disent qu’il existe un risque que l’inflation soit plus généralisée et persistante en raison de la forte demande.

Les données de juin reflètent également un nouveau poids du panier de marchandises que Statistique Canada a mis en œuvre pour tenir compte de l’évolution des préférences de consommation pendant la pandémie.