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L’inflation qui atteint 4,4% au Canada aggrave le défi de la banque centrale

21 octobre, 2021   |   Par Kadiatou Bah

L’indice des prix à la consommation a augmenté de 4,4% en septembre par rapport à l’année précédente, a rapporté Statistique Canada mercredi à Ottawa. C’est la lecture la plus élevée depuis février 2003, dépassant les attentes de 4,3% prévues par plusieurs économistes.

Sur une base mensuelle, l’inflation a augmenté de 0,2 % en septembre comparativement à la lecture du mois d’août. Les prix les plus élevés étaient ceux de l’alimentation, du logement et des transports et ils ont été les principaux contributeurs à la hausse. La moyenne des mesures de base de la banque centrale souvent considérées comme un meilleur indicateur des pressions sous-jacentes sur les prix a grimpé à 2,67% contre 2,6% en août. 

Les chiffres chauds de l’inflation des six derniers mois aggravent un défi de communication pour le gouverneur Tiff Macklem, qui maintient que la hausse des prix à la consommation sera de courte durée. Les données arrivent également alors que les traders du marché des swaps au jour le jour parient de plus en plus contre les directives de la Banque du Canada selon lesquelles les décideurs n’augmenteront pas les taux d’intérêt avant le second semestre de l’année prochaine.

« Alors que l’évolution mensuelle des prix à la consommation en septembre a peut-être manqué de drame, atteignant près des attentes, le tableau d’ensemble est que l’inflation continue de grimper, les pressions s’élargissant », a déclaré Doug Porter, Économiste en chef à la Banque de Montréal.

Le dollar canadien a atteint un sommet de séance après le rapport, mais a depuis réduit ses gains, s’échangeant à 1,236 pour un dollar américain à 9 h 11 hier, à Toronto. Les obligations ont connu une modeste reprise, le rendement de la dette canadienne à deux ans chutant d’environ deux points de base pour s’établir à 0,804 %.

Macklem a légèrement changé de ton sur l’inflation ces dernières semaines. Il a reconnu le 7 octobre que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement s’éternisent , et la semaine dernière il affirmait que les lectures de haute inflation pourraient « prendre un peu plus pour revenir vers le bas. »

Impact sur les marchés

Le rapport de mercredi est le dernier indicateur majeur avant la décision politique de la banque centrale du 27 octobre. Les acteurs du marché ne s’attendent pas à ce que les taux changent, mais Macklem devrait réduire les achats hebdomadaires d’obligations du gouvernement canadien à 1 milliard de dollars canadiens, par rapport au rythme actuel de 2 milliards de dollars. Les économistes s’attendent à ce que la banque centrale ait besoin d’augmenter ses prévisions d’inflation après que l’inflation au troisième trimestre ait atteint une moyenne de 4,1% par rapport aux prévisions de 3,9% de la banque. 

Les traders anticipent au moins trois hausses de taux d’intérêt au Canada d’ici la fin de 2022, ce qui porterait le taux directeur à 1 % contre 0,25 % observé actuellement.