Les prix élevés du bois d’œuvre sont de retour, même si l’industrie entre dans ce qui est normalement une accalmie saisonnière. Les prix grimpent dans un contexte d’approvisionnement serré et de reprise de la construction résidentielle. L’Ouest canadien voit sa production réduite et le sud des États-Unis, est aux prises avec des pénuries de main-d’œuvre. De plus, les États-Unis devraient doubler les droits sur le bois canadien le mois prochain, ce qui augmenterait les coûts.
Comment la pandémie a transformé le bois d’œuvre en un produit chaud
La hausse indique que les acheteurs de maisons seront confrontés à des prix élevés plus longtemps. Mardi, les contrats à terme sur le bois d’œuvre se négociaient autour de 735,70 $ US par 1 000 pieds-planche à Chicago, soit plus du double de la moyenne quinquennale d’avant la pandémie, qui était autour de 356 $ US.
Les prix du bois ont été volatils et attisés depuis le début de la pandémie. Ils ont atteint des sommets records dans un contexte de boom de la construction de maisons inspiré par la COVID-19, puis se sont effondrés parce que les scieries ont augmenté leur production et que les prix élevés ont étouffé la demande de détail. Maintenant, le marché montre à nouveau des signes de hausse.
Le coût des grumes de bois a grimpé en flèche en Colombie-Britannique. Celui-ci est un important produit de bois d’œuvre résineux utilisé dans la construction résidentielle. Plusieurs scieries de la province canadienne ont réduit leur production, car leurs coûts dépassaient les prix de vente et donc elles n’étaient plus rentables.
Les coûts des grumes en Colombie-Britannique sont déterminés par les taux, que le gouvernement ajuste chaque trimestre avec un décalage en fonction des contrats à terme sur le bois d’œuvre. Plus tôt ce mois-ci, certains des taux ont quadruplé par rapport à il y a un an.
Pendant ce temps, dans le sud des États-Unis, où une grande quantité de bois d’œuvre en Amérique du Nord est produite, des problèmes de main-d’œuvre affligent les usines, selon Brian Leonard, Analyste chez RCM Alternatives à Chicago.
En raison des goulots d’étranglement de l’offre, Leonard s’attend à ce que les prix continuent d’augmenter tout au long du premier trimestre de 2022. C’est une mauvaise nouvelle pour les acheteurs de maisons.
« Nous constatons que les prix à terme remontent, ce qui signifiera sans aucun doute que le prix d’achat du bois d’œuvre au détail par les constructeurs augmente », a déclaré Jerry Howard, Président-directeur général de la « National Association of Home Builders ».
« La flambée des prix plus tôt cette année a ajouté jusqu’à 40 000 $ US au prix de la maison américaine moyenne et a forcé certaines entreprises de construction à cesser de construire », selon l’association.
Néanmoins, certains facteurs pourraient freiner la demande et empêcher les prix d’augmenter davantage. « Les taux d’intérêt sont susceptibles d’augmenter, et les prix des maisons ainsi que l’inflation grimpent », a déclaré Greg Kuta, Chef de la direction de Westline Capital Strategies Inc., qui se spécialise dans les stratégies de négociation du bois d’œuvre.
« Le potentiel de demande organique et de retombées est toujours là, mais je ne pense pas que cela surprendra les constructeurs de maisons comme cela a été le cas l’année dernière », a déclaré Kuta.
À propos de l'auteur
Ayant occupé différents postes en analyse financière, Kadiatou est une passionnée des phénomènes économiques et de leur interprétation.
Diplômée de HEC Montréal en économie appliquée, finance et mathématique, elle se joint à MREX pour partager son regard sur l’actualité en soulignant, les faits pertinents pour les investisseurs immobiliers.
