En 2025, le Tribunal administratif du logement (TAL) a fixé une augmentation moyenne des loyers de 5,9 %, une des plus importantes hausses enregistrées depuis plus de trois décennies. Cette décision, bien que prévisible dans le contexte économique actuel, soulève de nombreuses questions pour les propriétaires et les locataires : Quels sont les critères justifiant cette augmentation ? Comment le TAL encadre-t-il les hausses de loyer ? Quels recours existent en cas de désaccord ?
Avec l’inflation, la hausse des coûts et des charges immobilières, investisseurs et propriétaires doivent ajuster leur stratégie, tandis que les locataires doivent rester vigilants sur leurs droits. Les nouvelles règles du TAL imposent un encadrement plus strict des hausses de loyer, rendant essentielle la maîtrise des critères de fixation et des implications légales.Dans cet article, les experts de la formation en immobilier du Collège MREX analysent en profondeur les raisons de cette hausse, les critères d’ajustement établis par le TAL et les meilleures pratiques pour gérer efficacement cette nouvelle réalité du marché locatif québécois.
Pourquoi les loyers augmentent-ils au Québec en 2025 ?
Vous l’aurez compris, l’augmentation moyenne de 5.9 % des loyers en 2025 représente une hausse marquante comparée aux années précédentes, où les ajustements variaient généralement entre 1 et 4 %.
Après une première hausse notable en 2023, cette nouvelle augmentation s’inscrit dans une tendance de rattrapage pour les propriétaires qui font face à une augmentation constante de leurs charges. Cette augmentation est principalement due à l’inflation, aux hausses des taxes municipales et scolaires, ainsi qu’à l’augmentation des coûts d’entretien et d’exploitation des immeubles.
Quels sont les critères justifiant une augmentation de loyer ?
L’augmentation des loyers en 2025 est encadrée par le TAL et doit être justifiée par des coûts réels liés à l’immeuble. Parmi les principaux critères pris en compte :
- Taxes municipales et scolaires en hausse, augmentant les charges des propriétaires.
- Coût de l’énergie, avec des prix plus élevés pour l’électricité, le gaz et le mazout.
- Frais d’entretien et de gestion, incluant les réparations courantes et l’entretien général.
- Assurances habitation, dont les primes ont connu une hausse importante.
- Travaux majeurs amortis sur plusieurs années, tels que la réfection de la toiture, des fenêtres ou du chauffage.
Attention: Une hausse ne peut être motivée uniquement par la rentabilité ou le prix du marché. Elle doit être justifiée par des dépenses réelles, sous peine d’être contestée par les locataires.
Comment fonctionne le calcul de l’augmentation des loyers en 2025 ?

L’augmentation des loyers au Québec en 2025 est encadrée par le Tribunal administratif du logement (TAL), qui établit chaque année les pourcentages applicables en fonction de l’évolution des charges supportées par les propriétaires. Une hausse de loyer ne peut pas être décidée arbitrairement : elle doit être justifiée par des coûts réels liés à l’immeuble.
Combien un propriétaire peut-il augmenter le loyer en 2025 ?
Chaque année, le TAL publie des références chiffrées qui permettent d’évaluer les hausses admissibles. Si l’augmentation dépasse ces seuils, un locataire peut la contester, et le propriétaire devra justifier chaque coût.
Une méthode de calcul basée sur les coûts des années précédentes
Le TAL établit l’augmentation des loyers en 2025 en se basant sur les dépenses enregistrées en 2023 et 2024. Ce décalage temporel signifie que, même si certains coûts se stabilisent en 2025, l’ajustement des loyers reflète encore les hausses passées, notamment celles des taxes municipales, des frais énergétiques et des coûts d’entretien.
Par exemple, un propriétaire ayant subi une augmentation des taxes en 2023 pourra la répercuter en 2025, même si les taux ont depuis cessé de croître. Ce fonctionnement explique pourquoi certaines hausses peuvent sembler déconnectées de la situation économique actuelle.
Pour éviter toute contestation, il est essentiel que les propriétaires utilisent les outils de calcul officiels afin de vérifier précisément l’ajustement applicable, en fonction des coûts réels déclarés.
Outils pour calculer l’augmentation de loyer
Le TAL met à disposition un calculateur en ligne, facilitant l’évaluation d’une augmentation conforme aux règles en vigueur. Cet outil prend en compte :
- Les hausses de taxes municipales et scolaires
- L’augmentation des frais énergétiques
- Les coûts d’assurance habitation
- Les travaux majeurs amortis sur plusieurs années
En complément, le calculateur de la CORPIQ aide les propriétaires à s’assurer que leur augmentation respecte les critères officiels avant d’envoyer un avis de modification du loyer.
Utiliser ces outils est essentiel pour éviter les erreurs, respecter les règles du TAL et minimiser les risques de contestation des locataires.
Exemple d’utilisation :
- Indiquez les revenus bruts annuels (par exemple, 36 000 $ pour un triplex où chaque logement est loué à 1 000 $ par mois).
- Soustrayez les périodes d’inoccupation ou les logements occupés à titre personnel.
- Ajoutez les variations de dépenses (par exemple, une hausse des taxes municipales de 500 $).
- Obtenez une estimation claire du pourcentage d’augmentation.
Comment appliquer correctement une augmentation de loyer ?
- Envoyer l’avis dans les délais légaux:
Type de bail | Délai d’envoi de l’avis |
Bail de 12 mois ou plus | 3 à 6 mois avant la fin du bail |
Bail de moins de 12 mois | 1 à 2 mois avant la fin du bail |
Bail sans durée fixe | 1 à 2 mois avant la date d’effet de l’augmentation |
- Le locataire dispose de 30 jours pour accepter ou refuser l’augmentation.
- Utiliser les formulaires du TAL : Depuis décembre 2024, seuls les modèles officiels du TAL sont valides.
- Calculer l’augmentation selon les pourcentages en vigueur : Chaque année, le TAL publie des taux de référence pour encadrer les hausses admissibles.
- Fournir des justificatifs (obligatoires en cas de contestation) :
- Factures d’entretien et réparations
- Hausse des taxes municipales et scolaires
- Augmentation des coûts énergétiques
- Dépenses pour des rénovations majeures (amorties selon les règles du TAL)
Droits des locataires et propriétaires face à l’augmentation de loyer

L’augmentation des loyers au Québec est strictement encadrée par le TAL)afin de protéger les droits des locataires tout en assurant un cadre légal pour les propriétaires. Une hausse doit être justifiée, communiquée dans les délais légaux et conforme aux critères établis.
Droits des locataires
Un locataire peut refuser une augmentation de loyer s’il la juge excessive ou injustifiée. Il doit notifier son refus au propriétaire dans un délai de 30 jours après réception de l’avis. Si un désaccord persiste, le propriétaire peut demander au TAL une fixation officielle du loyer, qui analysera les justifications fournies avant de trancher. Une fois l’augmentation acceptée, elle ne peut plus être contestée, sauf si elle ne respecte pas la réglementation en vigueur.
Pour contester une hausse jugée abusive, il est recommandé aux locataires de vérifier les loyers du marché pour des logements similaires, de conserver les documents relatifs à l’augmentation et de déposer une demande de révision auprès du TAL si nécessaire.
Obligations des propriétaires en matière d’augmentation de loyer
Les propriétaires doivent respecter les délais légaux pour notifier une augmentation de loyer. Depuis décembre 2024, seuls les nouveaux formulaires officiels du TAL sont valides. L’utilisation d’un ancien modèle peut entraîner l’annulation de la hausse.
Toute augmentation doit être justifiée par des critères objectifs, tels que :
- L’augmentation des taxes municipales et scolaires
- La hausse des coûts énergétiques
- Les frais d’entretien et de gestion
- Les rénovations majeures, amorties sur plusieurs années
En cas de contestation, le propriétaire doit être en mesure de fournir des preuves documentées.
Favoriser une communication claire est essentiel pour éviter les litiges. Expliquer la hausse, présenter les justificatifs et, si possible, proposer des solutions comme une augmentation échelonnée ou des améliorations locatives peut faciliter l’acceptation du locataire.
Bien que l’inclusion d’un coupon réponse ne soit pas obligatoire, il est recommandé d’en prévoir un pour simplifier la communication. Des modèles sont disponibles via la CORPIQ et sur le site du TAL.
Conseil aux nouveaux propriétaires : Lors de l’achat d’un immeuble, il est important de récupérer toutes les factures pertinentes (entretien, rénovations, etc.), car elles seront essentielles pour justifier d’éventuelles hausses futures.
Anticipez, sécurisez et optimisez votre gestion locative
L’augmentation moyenne de 5,9 % des loyers en 2025 impose aux propriétaires et locataires une vigilance accrue. Une bonne préparation, une connaissance approfondie des règles du TAL et une communication transparente sont essentielles pour éviter les litiges et sécuriser ses revenus locatifs.
Pour rester à jour sur les évolutions réglementaires, il est recommandé de suivre les ressources spécialisées comme le Collège MREX, la CORPIQ et de consulter régulièrement le site du TAL.
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FAQ
1. Que se passe-t-il si mon avis d’augmentation est non conforme ?
Le TAL pourrait déclarer l’augmentation invalide et fixer le taux à 0 %, même si elle était justifiée.
2. Les travaux majeurs sont-ils considérés dans le calcul des loyers ?
Oui, mais ils sont amortis sur plusieurs années. En 2025, le taux d’amortissement est de 4,7 % (21 ans).
3. Puis-je inclure les frais d’acquisition dans le calcul des augmentations ?
Non, les frais comme la taxe de bienvenue ou les intérêts hypothécaires ne sont pas admissibles.
4. Est-il obligatoire d’inclure un coupon réponse avec l’avis ?
Non, mais cela peut faciliter la communication avec les locataires.
5. Comment me tenir informé des changements réglementaires ?
Abonnez-vous aux ressources comme le Collège MREX, la CORPIQ et consultez régulièrement le site du TAL.