Les ventes et les prix des maisons devraient encore chuter, mais les économistes de la RBC affirment avoir identifié les forces de l’économie canadienne qui protégeront le marché d’un « crash immobilier à grande échelle » tel qu’il a été subi par les États-Unis lors de la crise financière de 2008.
Selon ce que les économistes de la Banque Royale du Canada (RBC) Robert Hogue et Carrie Freestone ont écrit dans un rapport publié la semaine dernière. « La demande démographique de logements au Canada est forte et elle le devient encore plus ».
La demande est estimée si forte que la RBC s’attend à ce que le Canada gagne 730 000 ménages d’ici 2024, comparativement à 2021 avec 240 000 nouveaux ménages par année.
Deux forces sont à l’œuvre ici.
L’immigration et la diminution de la taille des ménages
Premièrement, l’immigration. Au cours de la dernière décennie, la population du Canada a augmenté deux fois plus vite que la moyenne des pays pairs de l’OCDE. « L’objectif d’Ottawa est d’attirer un nombre record de 1,3 million de nouveaux résidents permanents d’ici 2024, ce qui devrait ajouter 555 000 nouveaux ménages », estime la RBC.
Mais il existe une autre tendance dans notre société qui, selon les économistes, est souvent ignorée : la taille de nos ménages diminue.
Les ménages canadiens sont de plus en plus petits depuis des années. En 1851, la moyenne était de plus de six personnes. Ce nombre est tombé à 4,3 personnes au début des années 1940 et à 2,4 en 2021.
Depuis 2016, les ménages d’une personne sont également devenus plus courants, à tel point que près de 30 % des Canadiens vivent maintenant seuls. Les personnes âgées expliquent une partie de cela, mais les économistes affirment qu’un nombre croissant de jeunes Canadiens choisissent également de vivre seuls et de fonder leur famille plus tard.
« La taille des ménages a un impact important sur le nombre de logements dont les Canadiens ont besoin, qu’ils soient propriétaires ou locataires », ont déclaré les économistes.
Au cours des cinq années précédant 2021, la taille moyenne des ménages a diminué de 0,02 personne. Même cette petite baisse a fait augmenter le nombre de ménages de 140 000, soit près de 30 000 par an.
Les économistes disent que ces tendances prennent de l’ampleur. Bien que les immigrants soient plus susceptibles de vivre dans des maisons multigénérationnelles, cela n’a pas compensé l’effet de la diminution des ménages.
« Le nombre de logements multigénérationnels a augmenté de près de 80 000 au cours des 10 dernières années, soit environ 5 % des nouveaux ménages, tandis que le nombre de ménages d’une personne représentait 700 000 logements, soit 44 % de la formation des ménages », ont-ils précisé.
« En bout de ligne : ensemble, l’immigration et la diminution de la taille des ménages font partie des forces qui stimuleront la demande de logements au Canada et protégeront contre un véritable crash immobilier », ont déclaré Hogue et Freestone.