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La Banque du Canada dit au Sénat que l’inflation restera élevée des années après la fin des politiques d’urgence

9 février, 2022   |   Par Kadiatou Bah

La banque centrale du Canada semble ne plus croire à son récit transitoire sur l’inflation. Dans un discours prononcé le 2 février dernier devant le comité sénatorial, le gouverneur de la Banque du Canada (BdC) a donné une série d’informations aux législateurs de la politique monétaire.

Le gouverneur Tiff Macklem a ainsi répété les faits saillants de la réunion de la semaine d’avant, y compris l’annonce de la fin des mesures de relance. Il a également demandé aux ménages de se préparer à des taux d’intérêt plus élevés, alors qu’ils tentent de contrôler l’inflation. Voici les principaux points à retenir du discours de début février.

Le Canada met fin à ses politiques de relance d’urgence

Macklem a souligné que le Canada n’avait plus besoin de mesures de relance monétaire extraordinaires. Les décideurs de la banque centrale ont mis un terme au programme d’assouplissement quantitatif (QE) et ont mis fin à leur engagement de maintenir un taux au jour le jour de 0,25%. L’annonce de fin janvier a été un coup de semonce pour les ménages. Macklem a averti que des taux plus élevés sont à venir, faisant suite à son avertissement en décembre.

Les Canadiens devraient se préparer à des taux d’intérêt plus élevés

Les taux d’intérêt canadiens augmenteront pour contrôler l’inflation, à mesure que la Banque du Canada assouplira son récit transitoire. Le gouverneur a mentionné qu’il s’attendait à ce que certaines pressions passent. Après la Réserve fédérale américaine, c’est au tour de la plus grande banque au Canada d’affirmer que l’inflation n’est pas transitoire, c’est donc maintenant difficile à défendre.

La banque centrale s’est concentrée sur les pressions croissantes sur les capacités et sur la manière dont elle y remédiera. ” … compte tenu du resserrement des marchés du travail canadiens et de l’augmentation des pressions sur la capacité, le Conseil des gouverneurs s’attend à ce que des taux d’intérêt plus élevés soient nécessaires pour ramener l’inflation à la cible de 2 % », a déclaré le gouverneur.

Plusieurs banques canadiennes soutiennent que le Canada est prêt depuis près d’un an. La main-d’œuvre et l’immobilier sont encore plus forts que lors de la dernière hausse des taux. Cependant, c’est seulement en fin janvier, que pour la première fois la Banque du Canada reconnaissait que l’inflation ne disparaîtrait pas au cours de l’été.

Les Canadiens devraient s’attendre à une inflation élevée jusqu’en 2024

L’inflation canadienne demeurera élevée, mais diminuera vers la deuxième moitié de 2022 selon les prévisions. Cependant, elle demeurera bien au-dessus de la cible d’inflation de la Banque du Canada. Le gouverneur a déclaré qu’ils prévoyaient une inflation d’environ 5% pour le premier semestre de cette année, qui diminuerait à 3% d’ici la fin de l’année. « Plus loin, nous nous attendons à ce que l’inflation revienne progressivement près de la cible de 2% en 2023 et 2024 », a déclaré Macklem.

Les recherches de la Banque du Canada montrent qu’il faut de 18 à 24 mois pour qu’un changement de politique monétaire atteigne entièrement le marché. Selon ce même calendrier, les prévisions du gouverneur pour maîtriser l’inflation se matérialiseront entre 2023 à 2024. Plus franchement, ils auraient dû augmenter les taux il y a un an s’ils voulaient que l’inflation élevée prenne fin cette année. C’est à ce moment-là que d’éminents économistes ont commencé à avertir que les taux devraient augmenter.

Il convient de mentionner que la Banque du Canada a récemment relevé ses prévisions d’inflation lors de sa dernière mise à jour politique. Les prévisions d’inflation ont augmenté, alors que le récit transitoire s’effondrait. Notant ce point, beaucoup de gens doutent que la banque centrale puisse être aussi agressive qu’elle en a l’air.

Jusqu’à présent, ils se sont penchés du côté généreux pour œuvrer. Cependant, au moins une banque des banques à charte estime que la Banque du Canada doit recourir au resserrement quantitatif pour suivre le rythme des États-Unis, qui peuvent résister à des taux d’intérêt beaucoup plus élevés.