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La création d’emplois au rendez-vous en septembre

6 octobre, 2023   |   Par Kadiatou Bah

L’économie canadienne a continué de surprendre en septembre avec la création de 64 000 emplois, dont les deux tiers proviennent du Québec.

Le taux de chômage est resté cependant inchangé, à 5,5 %, au Canada.

Celui-ci a légèrement augmenté de 4,3 % à 4,4 % au Québec en raison de l’augmentation du nombre de travailleurs disponibles. 

Le Québec a vu 39 000 postes de plus s’ajouter à son bassin. Il s’agit de la première augmentation importante de l’emploi dans la province depuis sept mois.

Dans la région métropolitaine de Montréal, le taux de chômage est passé de 5,2 % en août à 5 % en septembre, un niveau plus bas que celui observé à Toronto (6,5 %) et à Vancouver (5,8 %). 

La population active du Québec a augmenté de 47 000 entre août et septembre, soit davantage que le nombre de nouveaux emplois (39 000). Cette progression démographique explique la remontée du taux de chômage.

Sur une base mensuelle, il s’agit de la plus forte hausse de la population active depuis que les données existent, soit depuis 1976. 

En somme, l’augmentation de 64 000 emplois au Canada en septembre suit une hausse de 40 000 en août. 

Cette vigueur du marché de l’emploi a de quoi surprendre les économistes, qui avaient prévu entre 5000 et 25 000 emplois de plus et une augmentation du taux de chômage. Les attentes des économistes aux États-Unis ont aussi été pulvérisées par la vigueur des emplois chez nos voisins.

La Banque du Canada, dont la prochaine décision sur les taux est prévue le 25 octobre, a ainsi un peu plus de matière pour s’orienter convenablement.

Le marché du travail reste solide, mais, surtout, les salaires continuent d’augmenter à un rythme incompatible avec le retour de l’inflation à la cible de 2 %. Cela présage que d’autres hausses de taux seront peut-être nécessaires. 

Au Canada, le salaire horaire moyen est en augmentation de 5 % sur un an, après des hausses de 4,9 % en août et de 5 % en juillet. Au Québec, la croissance des salaires continue de s’accélérer depuis juillet, a souligné l’Institut du Québec.

Les salaires sont en hausse 4,2 % en septembre sur une base annuelle alors que l’inflation atteint 4,6 % au Québec et 4 % au Canada en août. Attendons l’IPC de septembre pour compléter cette analyse. 

Quelques autres données immobilières sur Montréal

L’arrivée d’un nouveau mois se caractérise souvent par la mise en disponibilité des comportements observés le mois précédent : les données d’emploi, l’inflation, les mises en chantier… Voyons donc les variations dans deux de ces données pour Montréal.

Les ventes de maisons à Montréal ont augmenté de 9 % en septembre

Les ventes de propriétés résidentielles dans le Grand Montréal ont augmenté de 9 % en septembre par rapport au même mois l’an dernier, selon ce qu’a révélé jeudi l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec.

Un total de 2738 propriétés ont changé de mains dans la région le mois dernier, alors qu’elles avaient été 2514 un an plus tôt, a précisé l’association.

Il s’est vendu notamment en septembre 1391 maisons unifamiliales, comparativement 1324 à la même période l’an dernier, 1068 condominiums, comparativement à 944 en septembre 2022, et 276 plex, comparativement à 245 un an plus tôt.

Le nombre d’inscriptions actives s’est établi à 16 398 en septembre, en hausse de 10 % par rapport aux 14 916 inscriptions de septembre 2022.

Les nouvelles inscriptions pour le mois ont diminué de 2 %, à 5872, après s’être dénombrées à 5984 pour le même mois l’an dernier.

Le prix médian d’une maison unifamiliale était de 549 000 $ en septembre à Montréal, en hausse de 3 % par rapport à l’année dernière, tandis que le prix médian d’une copropriété était de 402 000 $, en hausse de 6 %.

Le prix médian d’un plex, soit un immeuble de deux à cinq logements, était de 730 000 $, en hausse de 7 % par rapport à l’année dernière.

Baisse record des mises en chantier résidentielles dans le Grand Montréal

C’est dans la région de Montréal que la construction résidentielle a le plus reculé au pays, au cours des six premiers mois de 2023. Selon le plus récent rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), les mises en chantier d’habitations accusent un recul de 58 % dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal par rapport à la même période en 2022.

C’est du jamais-vu depuis 26 ans, soulignent les analystes.

Au cours du premier semestre 2023, la SCHL a comptabilisé la mise en chantier de 5927 unités de logement dans la région de Montréal, soit 927 de moins qu’à pareille date l’an dernier. Ce qui n’augure rien de bon pour une résolution de la crise du logement qui frappe particulièrement fort dans la région métropolitaine.

Conséquence directe de la flambée des coûts de construction, du crédit et des taux hypothécaires, selon la SCHL, il s’est construit 76 % moins de maisons en rangées dans la région de Montréal au premier semestre de 2023 par rapport à celui de 2022. 

Pour les analystes de la SCHL, la hausse des coûts, de construction et du crédit, demeure le principal frein pour la construction résidentielle à Montréal, comme ailleurs au pays. 

La situation dans le Grand Montréal illustre bien, selon la SCHL, les effets de l’augmentation des coûts du crédit sur les mises en chantier résidentielles.

Les projets d’habitation qui voient le jour dans ce contexte sont quant à eux plus chers que prévu. 

Selon l’Indice des prix de la construction de bâtiments résidentiels de Statistique Canada, il coûte toujours plus cher pour construire des habitations dans les grandes villes canadiennes comparativement aux autres types de villes.