La crise du logement abordable au Canada s’est aggravée en 2023, alors que le taux d’inoccupation des appartements locatifs est tombé à un plus bas historique et que les augmentations des loyers ont atteint un niveau record.
Le taux d’inoccupation national des immeubles d’habitation est tombé à un nouveau plancher de 1,5 % en octobre de l’année dernière, soit moins de la moitié de son niveau d’à peine il y a deux ans, ce qui représente le marché le plus serré jamais enregistré, selon un rapport publié mercredi par Canada Mortgage & Housing. Corp.
Le loyer mensuel moyen d’un logement de deux chambres a bondi d’un niveau record de 8 %, pour atteindre 1 359 $ CA , selon le rapport.
Le marché du logement locatif au Canada est devenu l’épicentre d’une crise nationale du coût de la vie, de plus en plus liée à l’immigration, à laquelle le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau a du mal à répondre alors que les sondages chutent.
Des décennies de sous-investissement dans le logement abordable ont été exacerbées par des niveaux élevés d’immigration dans les grandes villes. Bien que les décideurs politiques aient pris des mesures pour soulager la demande de logements en plafonnant le nombre d’étudiants étrangers autorisés à entrer dans le pays et en stimulant l’offre en réduisant les impôts sur la construction de nouveaux logements locatifs, l’impact de ces deux mesures mettra du temps à se faire sentir.
Le rapport montre une augmentation de 1,7 % de l’offre de logements locatifs en 2023, ce qui est loin d’être suffisant pour répondre à la demande, notamment celle de 1,2 million de nouveaux arrivants au Canada l’année dernière. La hausse des prix qui en a résulté a dépassé celle des salaires, augmentant ainsi le fardeau financier des locataires.
Ce fardeau était particulièrement lourd pour les nouveaux locataires emménageant dans des « unités de rotation », alors que les règles de contrôle des loyers en vigueur dans certaines villes permettent aux tarifs de rattraper les conditions du marché.
À l’échelle nationale, les loyers des logements repris par un nouveau locataire étaient 13 % plus élevés que ceux des logements sans rotation, et 31 % plus élevés à Toronto, la plus grande ville du Canada. Vancouver demeure le marché locatif le plus cher au Canada, avec le prix moyen d’un appartement de deux chambres à louer de 2 181 $ CA.
Le nombre de logements locatifs considérés comme abordables pour les personnes ayant les revenus les plus faibles est désormais statistiquement nul à Vancouver, Ottawa et Toronto, alors que la proportion de locataires en retard sur leur loyer dans cette dernière ville a atteint près de 20 %, indique le rapport.