Dans un environnement où la politique monétaire commençait à être restrictive, la croissance des prêts hypothécaires au Canada a ralenti au deuxième trimestre de l’année, mais les ménages font toujours face à des niveaux records d’endettement immobilier.
C’est ce qui ressort du dernier rapport sur le secteur des prêts hypothécaires résidentiels de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), publié mercredi dernier. Le rapport examine le paysage de l’industrie hypothécaire et les tendances du marché de l’habitation au deuxième et troisième trimestre de 2022.
Les données de la SCHL montrent que la dette hypothécaire résidentielle a connu une croissance lente depuis la première hausse des taux d’intérêt de la Banque du Canada en mars 2022, atteignant 2,05 milliards de dollars en août 2022.
Des adaptations à plusieurs niveaux
« Un environnement économique teinté d’incertitude, de hausse des taux d’intérêt et de pressions inflationnistes a contribué à la diminution des nouvelles hypothèques au cours des deux premiers trimestres de 2022 », indique la SCHL.
Au cours de cette période, les banques à charte ont connu une baisse de 7,9% des prêts hypothécaires, les prêts hypothécaires pour les achats immobiliers ont chuté de 5,5% et les refinancements ont chuté de 13,3%. En outre, l’activité de prêts hypothécaires non bancaires a diminué de plus de 23 % d’une année à l’autre.
Cela dit, les niveaux d’endettement étaient toujours en hausse en glissement annuel, grimpant de 8,8% entre août 2021 et août 2022.
Dans un autre ordre d’idées, le rapport de la SCHL révèle que, depuis juin, les consommateurs préfèrent les prêts hypothécaires à taux fixe assortis d’engagements à court terme aux prêts hypothécaires de cinq ans ou plus.
Parallèlement, les ratios d’approbations de prêts hypothécaires par rapport aux demandes ont diminué au cours des deux premiers trimestres de l’année, reflétant la réalité « de plus en plus difficile » pour les emprunteurs en ce qui concerne les qualifications de prêt et le test de résistance.
Néanmoins, les taux d’approbation en 2022 demeurent supérieurs aux niveaux d’avant la pandémie.
Les prêts hypothécaires en souffrance étaient également en baisse dans tous les types de prêteurs à la fin du deuxième trimestre, poursuivant une tendance à la baisse de plusieurs mois et indiquant que « les consommateurs canadiens de prêts hypothécaires ont non seulement été en mesure de continuer à effectuer leurs paiements à temps, mais une plus grande proportion d’entre eux ont pu le faire », selon le rapport.
Les coopératives de crédit ont enregistré le taux le plus faible de prêts hypothécaires en souffrance, en baisse à 0,10 %, suivies des sociétés de financement hypothécaire et des sociétés d’assurance, à 0,12 %, des banques à charte, à 0,14 %, et des entités de placement hypothécaire, à 0,69 %.