La croissance des prêts hypothécaires au Canada est la plus lente depuis plus de deux décennies, car les coûts d’emprunt plus élevés et les prix élevés des maisons et des appartements pèsent sur l’activité immobilière.
Des taux vus pour la dernière fois quand j’avais 7 ans
Le crédit hypothécaire résidentiel n’a augmenté que de 3,2 % par rapport à l’année précédente, atteignant 2,14 billions de dollars canadiens en septembre, le taux de croissance annuel le plus faible depuis 2001, selon les données publiées vendredi par Statistique Canada .
Il s’agit d’une baisse par rapport au sommet de 10,9 % atteint au début de 2022, ce qui marque l’une des décélérations les plus rapides de la croissance du crédit selon les données remontant au début des années 1990.
Le rapport confirme que les hausses de taux agressives de la Banque du Canada contribuent à freiner les emprunts des ménages, limitant leur capacité à dépenser et à financer l’achat de propriétés, alors que les décideurs politiques cherchent à modérer l’inflation. Au printemps 2001, le taux directeur de la banque centrale au jour le jour se situait autour de 5 %, comme c’est le cas aujourd’hui.
Les données correspondent au ralentissement observé dans les agences immobilières de tout le pays. Les coûts d’emprunt élevés sont l’une des principales raisons pour lesquelles les maisons ne sont pas aussi inabordables depuis le début des années 1990, lorsque le Canada avait des taux d’intérêt à deux chiffres. Les soldes des marges de crédit sur valeur domiciliaire, un produit qui permet aux consommateurs d’emprunter sur la différence entre le solde de leur prêt hypothécaire et la valeur de leur maison, ont chuté à 165,8 milliards de dollars canadiens en septembre, en baisse de 3,4 % par rapport à l’année précédente.
Les Canadiens ont l’endettement des ménages le plus élevé parmi les pays du G7, ce qui explique en grande partie pourquoi la plupart des économistes considèrent que l’économie canadienne est plus sensible aux taux d’intérêt plus élevés que celle des États-Unis.
Jimmy Jean, Économiste-en chef et Stratège chez Desjardins rapportait il y a deux jours sur son LinkedIn que : « les médias font de plus en plus état des importants ajustements que les ménages doivent faire à leurs budgets pour accommoder la hausse des paiements hypothécaires. Il importe de rappeler que ce n’est pas seulement le fait que ce resserrement monétaire a été de loin le plus agressif parmi les derniers. C’est aussi qu’il a été effectué alors que l’endettement des ménages était à un niveau record et parmi les plus élevés au monde. La Banque du Canada se questionne à savoir s’il faut hausser de nouveau. Sauf qu’avec une économie qui piétine déjà, et alors qu’il reste à plus de la moitié des emprunteurs hypothécaires à renouveler, la question de savoir si elle en a déjà trop fait est tout aussi valable ».
La plupart des économistes s’attendent à ce que la Banque du Canada commence à réduire ses taux au deuxième trimestre de l’année prochaine, et les négociants sur le marché des swaps parient que les décideurs politiques abaisseront le taux directeur d’ici juin.
Au chapitre des ventes de maisons, nous avons connu une autre détérioration en octobre au Canada, soit une baisse de 5,6 % par rapport aux niveaux de septembre, mais les prix ont également chuté pour un deuxième mois consécutif, selon les données de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI).