Les Canadiens ont de plus en plus de mal à payer pour la nourriture, le logement, le transport… et près de la moitié d’entre eux sont au bord de l’insolvabilité car la hausse des taux d’intérêt et l’inflation galopante continuent de peser sur le budget des ménages.
Un Sondage qui en dit long
Ces affirmations sont extraites de l’analyse du sondage menant à l’indice trimestriel de la dette des consommateurs de MNP publié lundi 3 octobre.
L’enquête, qui est menée par Ipsos et suit les attitudes des Canadiens à l’égard de leur situation d’endettement, a révélé que 52 % des répondants disent qu’il devient moins abordable de se nourrir et de nourrir leur famille, une augmentation de cinq points de pourcentage par rapport à décembre 2021.
Il a également constaté que 45 % des répondants disent qu’il devient moins abordable de payer pour le transport, une hausse de neuf points de pourcentage par rapport à l’année dernière, et 45 % disent qu’il devient plus difficile de payer pour les vêtements et autres nécessités ménagères, une augmentation de cinq points de pourcentage par rapport à l’année dernière.
Payer pour un logement est également un défi pour de nombreux Canadiens, 37 % d’entre eux affirmant qu’il devient moins abordable, soit une hausse de deux points de pourcentage.
En même temps, les Canadiens ont plus de difficulté à épargner. L’enquête a révélé que 49 pour cent disent qu’il devient moins abordable de mettre de l’argent de côté pour épargner, en hausse de cinq points de pourcentage par rapport à l’année dernière.
« Les Canadiens consacrent une plus grande partie de leur salaire au paiement des nécessités de base à mesure que le coût de la vie augmente, ce qui, à son tour, laisse moins de réserve financière pour gérer les impacts des hausses de taux d’intérêt actuelles et futures », a déclaré Grant Bazian, président de MNP dans un communiqué.
L’indice d’endettement des consommateurs de MNP a également révélé que 46 % des Canadiens se rapprochent de l’insolvabilité, définie comme étant à 200 $ ou moins d’être incapables de respecter leurs obligations financières, une amélioration de six points de pourcentage par rapport au trimestre précédent.
Cependant, avec la montée en flèche du coût des produits de première nécessité au cours des derniers mois, le Canadien moyen a maintenant moins d’argent à dépenser à la fin du mois, perdant 37 $ par rapport au trimestre précédent pour s’établir à 654 $.
Les jeunes Canadiens âgés de 18 à 34 ans ont connu la plus forte baisse de leurs finances moyennes en fin de mois, chutant de 273 $ pour s’établir à 606 $.
« Avec moins de place globale dans leurs budgets, toute augmentation future des taux d’intérêt ou des prix des articles de tous les jours pourrait rapprocher les individus de l’insolvabilité », a déclaré Bazian.
« Les jeunes Canadiens ressentent plus que les autres la pression de l’inflation et seront donc plus vulnérables aux changements économiques. », a-t-il dit.
Le taux d’inflation du Canada a atteint 7 % en août, un ralentissement par rapport aux sommets de près de quatre décennies, atteints au cours des mois précédents, mais toujours bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la Banque du Canada.
Alors que certaines catégories ont connu une croissance lente, les aliments achetés dans les épiceries ont augmenté de 10,8 %, le taux le plus rapide en 41 ans.
La flambée des prix a forcé de nombreux Canadiens à réduire leurs dépenses d’épicerie et de divertissement, selon un sondage de Yahoo Opinion. L’enquête, qui a été menée au cours de l’été, a révélé que 60 % des Canadiens ont établi des priorités plus strictes et réduit leurs dépenses en raison de la flambée des prix.
En réponse à l’inflation galopante, la Banque du Canada s’est lancée dans un cycle de resserrement agressif, augmentant son taux de référence de 300 points de base depuis mars jusqu’à le porter à 3,25 %.
Selon MNP, l’augmentation des taux est surtout ressentie par les Canadiens à faible revenu. L’enquête a révélé que 62 % de ceux qui gagnent moins de 40 000 $ par année ressentent les effets des hausses de taux d’intérêt et 44 % disent que les hausses de taux d’intérêt les rapprochent de la faillite. Et pour finir parmi ceux qui gagnent plus de 100 000 $ par année, 55 % ressentent les effets des hausses des taux d’intérêt et 29 % disent que les hausses des taux d’intérêt les rapprochent de la faillite.