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Le PIB du Canada est resté inchangé en juillet

30 septembre, 2023   |   Par Kadiatou Bah

Le PIB réel au pays a fait du surplace pendant le mois de juillet, après avoir enregistré une baisse de 0,2% en juin, a souligné Statistique Canada.

L’agence a rappelé cependant que ces chiffres étaient provisoires et qu’ils seraient nécessairement révisés d’ici leur publication officielle, dans un mois.

« Le contexte de croissance du PIB au Canada continue de s’atténuer, contrairement aux chiffres d’inflation persistants qui dépassent toujours la cible de 2% de la Banque du Canada », a écrit l’économiste Claire Fan, de la Banque Royale, dans un rapport.

Selon Statistique Canada, neuf des 20 secteurs d’activité ont affiché des hausses en juillet.

Le secteur de la fabrication a été le principal contributeur négatif pour le mois, avec une baisse de 1,5%. La fabrication de biens non durables a diminué de 1,4%, tandis que celle de biens durables a reculé de 1,7%.

Après avoir diminué en juin en raison des incendies de forêt, le secteur de l’extraction minière et l’exploitation en carrière, à l’exception de l’extraction de pétrole et de gaz, a avancé, tout comme celui des services d’hébergement et de restauration.

En excluant le pétrole et le gaz naturel, la production du secteur de l’extraction minière et l’exploitation en carrière a augmenté de 4,2% en juillet, tandis que celle des services d’hébergement et de restauration a avancé de 2,3%.

Statistique Canada a indiqué que ses estimations préliminaires pour le mois d’août tendaient vers une augmentation de 0,1%, avec des hausses dans les secteurs du commerce de gros et de la finance et des assurances.

« Dans l’ensemble, en supposant que la croissance reste modeste en septembre alors que l’impact des taux d’intérêt élevés continue de se faire sentir, cela laisse l’économie canadienne sur la bonne voie pour obtenir un résultat très faiblement positif à stable pour l’ensemble du troisième trimestre », a estimé l’économiste Robert Kavcic, de la Banque de Montréal.

« Rappelons que la Banque du Canada avait prévu une croissance de 1,5% dans son rapport sur la politique monétaire de juillet. Nous sommes donc sur le point d’avoir une nouvelle performance inférieure aux prévisions à court terme. », a-t-il dit.

La Banque du Canada a maintenu son taux d’intérêt directeur inchangé en septembre, mais a laissé entendre qu’elle serait prête à augmenter à nouveau les taux si nécessaire pour ramener l’inflation à son objectif ciblé.

La prochaine annonce de la banque centrale est prévue pour le 25 octobre, date à laquelle elle rendra officiel son rapport d’automne sur la politique monétaire.

Le PIB du Québec recule aussi

L’économie québécoise a reculé de 1,9 % au deuxième trimestre, un recul plus prononcé que la moyenne canadienne de -0,2 %.

Cette chute n’est pas une surprise puisque plusieurs signes de faiblesse avaient été observés, selon l’économiste de Desjardins, Hélène Bégin.

« Bien qu’il soit encore tôt pour l’affirmer, il pourrait s’agir du début d’une période de contraction de l’économie qui risque de se prolonger jusqu’au début de 2024, selon notre scénario », a-t-elle avancé. 

L’économie québécoise se défendait relativement bien jusqu’à maintenant, avec une croissance du PIB de 1,9 % au dernier trimestre de 2022 et une avancée de 1,4 % au premier trimestre de l’année en cours. 

La remontée de l’inflation et des taux d’intérêt commence à avoir un impact sur les dépenses des ménages. « Les dépenses de consommation ont diminué pour la première fois depuis le début de la pandémie », souligne Daren King, économiste de la Banque Nationale.

L’investissement résidentiel est en baisse, de même que l’investissement des entreprises. Un bond des exportations de 10,9 % et une baisse des importations de 5,1 % ont limité le recul de l’économie québécoise au deuxième trimestre. 

Le taux d’épargne des ménages a augmenté de 6,8 % au premier trimestre à 8,2 % au deuxième trimestre. Ce coussin, de même qu’un endettement moins lourd que la moyenne canadienne, place le Québec dans une position enviable, selon la Banque Nationale, qui ne prévoit pas de récession, mais « une croissance qui oscillera autour du point neutre » au cours des prochains mois.