Le marché du travail canadien a enregistré sa plus faible création d’emplois depuis plus d’un an et le taux de chômage a atteint son plus haut niveau depuis 21 mois, ce qui prouve que l’économie du pays s’affaiblit.
Le pays a créé 17 500 emplois en octobre, tandis que le taux de chômage a augmenté de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 5,7 %, la quatrième augmentation mensuelle au cours des six derniers mois, a rapporté Statistique Canada vendredi à Ottawa.
La croissance des salaires des employés permanents a ralenti à 5 %, mais il s’agit toujours du quatrième mois consécutif d’augmentations de salaire de 5 % ou plus.
Le huard a atteint un sommet de la séance après la publication des données sur l’emploi au Canada et aux États-Unis, en hausse de 0,2% à 1,370 à 9h à Ottawa. Le rendement des obligations du gouvernement canadien à deux ans a chuté jusqu’à 10 points de base.
Les données dressent un tableau plus clair d’une économie en phase de ralentissement, avec un rythme de création d’emplois inférieur à la croissance de la population active résultant d’une augmentation record de la population.
C’est un autre signe que la demande de main-d’œuvre ralentit alors que l’offre rattrape rapidement son retard. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, s’attend à ce que l’économie entre dans une situation d’offre légèrement excédentaire au quatrième trimestre, contribuant ainsi à ralentir l’inflation des prix à la consommation.
Macklem et ses responsables ont suspendu leurs hausses de taux d’intérêt pendant deux réunions consécutives en septembre et octobre, et au cours de cette période, plusieurs données publiées pointent vers une économie qui ralentit rapidement, malgré des pressions sous-jacentes persistantes sur les prix.
Les décideurs politiques comptent sur une économie plus faible pour contribuer à atténuer l’inflation dans les mois à venir, en attendant et en observant.
« Cela maintient la Banque du Canada à l’écart jusqu’en 2024, mais nous aurons besoin d’un nouvel assouplissement pour voir les discussions sur la réduction des taux s’intensifier », a déclaré par courriel Benjamin Reitzes, stratège en taux et macro à la Banque de Montréal.
Plus tôt cette semaine, des données préliminaires sectorielles suggéraient que le produit intérieur brut était resté stable en septembre, pointant vers une baisse annualisée de 0,1 % de la production pour le troisième trimestre. Cela ferait suite à une contraction de 0,2% d’avril à juin, sur la base des données basées sur les dépenses.
En octobre, le total des heures travaillées est resté inchangé sur une base mensuelle et en hausse de 2,1 % par rapport à un an plus tôt. Cela indique également une dynamique relativement faible au début du quatrième trimestre.
Attentes en matière de taux
Il s’agit du premier des deux rapports sur l’emploi avant la prochaine décision de la Banque du Canada le 6 décembre. Une majorité d’économistes s’attendent à ce que Macklem maintienne le taux du financement à un jour stable à 5 %, un point final probable de ce cycle de resserrement.
Les négociants en swaps ont fait part de leurs attentes quant au moment où la Banque du Canada commencera à assouplir sa politique, et parient désormais que les décideurs politiques réduiront les taux d’intérêt de 25 points de base en juillet, par rapport à septembre il y a un jour.
Le Canada connait une croissance démographique record en raison des niveaux élevés d’immigration. Depuis janvier, la croissance de l’emploi a été en moyenne de 28 000 par mois, tandis que la croissance de la population âgée de 15 ans et plus a été en moyenne de 81 000 par mois.
Le taux de participation s’est maintenu à 65,6%. Le taux d’emploi, la proportion de la population en âge de travailler qui a un emploi, a diminué de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 61,9 % en octobre, alors que la population âgée de 15 ans et plus a augmenté de 85 000, ou 0,3 %.
Les gains d’emploi ont été menés par des augmentations dans le secteur de la construction, de l’information et des loisirs, ainsi que dans le secteur des soins de santé.
Les secteurs du commerce de gros et de détail, de la fabrication et de l’immobilier ont enregistré les pertes les plus importantes.
L’emploi a augmenté en Alberta, en Saskatchewan, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, mais il a diminué au Québec et a peu varié dans les autres provinces.