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Les investisseurs ont acheté 20 à 30% des maisons pendant la pandémie

24 février, 2023   |   Par Kadiatou Bah

Au Canada, les investisseurs représentaient entre un cinquième et un tiers des achats de maisons en 2020, selon des données récentes de Statistique Canada (StatCan).

Une distribution contrastée selon les provinces

Dans ses conclusions publiées récemment, StatCan a indiqué que les investisseurs représentaient 20,2 % des propriétaires en Ontario et 31,5 % en Nouvelle-Écosse. L’étude a également montré le poids des acquisitions des investisseurs en Colombie-Britannique (23,3 %), au Manitoba (20,2 %) et au Nouveau-Brunswick (29 %).

StatCan définit un investisseur comme toute personne étant propriétaire de résidences secondaires ou propriétaire de logements locatifs à court terme. Cette définition tient compte aussi des promoteurs, les entreprises à but lucratif et les spéculateurs.

Le rapport attribue l’activité plus élevée des investisseurs dans les provinces de l’Atlantique à la proportion plus élevée de personnes qui possèdent des parcelles secondaires de terrains vacants.

« La proportion d’investisseurs qui vivent dans la province et possèdent un ou deux terrains vacants en plus de leur lieu de résidence principal était de 6,7 % en Nouvelle-Écosse et de 7,7 % au Nouveau-Brunswick », note le rapport.

En excluant les propriétaires de terrains vacants, le taux d’investisseurs devient plus comparable aux autres provinces, chutant à 24,8 % en Nouvelle-Écosse et à 21,3 % au Nouveau-Brunswick.

La Nouvelle-Écosse avait la plus forte proportion d’investisseurs de l’extérieur de la province, représentant 1,2 % de tous les achats. Viennent ensuite la Colombie-Britannique à 1,7 % et le Nouveau-Brunswick à 1,6 %.

L’Ontario comptait la plus faible proportion d’investisseurs hors province, « probablement en partie en raison des prix de l’immobilier plus élevés en Ontario que dans la plupart des provinces ».

Au niveau municipal, le rapport a révélé que les immeubles de placement dans les régions métropolitaines de recensement de Toronto et de Vancouver étaient les plus fortement concentrés au centre-ville.

Un sondage suggère que 35% des emprunteurs hypothécaires seront contraints de vendre en moins d’un an

Un sondage publié en début de mois suggérait que plus d’un tiers (35%) des détenteurs d’hypothèques pensent qu’ils seront obligés de vendre leur maison dans moins de 10 mois.

Le sondage a été commandé par Yahoo Canada et réalisé par la firme de sondage Maru Group. La question posée aux emprunteurs était la suivante : « Disons que la Banque du Canada augmente son taux préférentiel à 4,50 %. Combien de temps pensez-vous pouvoir vous en sortir avant d’être obligé de vendre ou de quitter votre maison pour un autre arrangement ? »

D’après les résultats, 22 % des titulaires d’un prêt hypothécaire à taux fixe et 38 % des emprunteurs à taux variable ont donné une réponse inférieure à 12 mois.

Faut-il accorder du poids à ces résultats ?

Les experts du secteur suggèrent que les consommateurs ont tendance à sous-estimer leur capacité à résister aux augmentations de taux dans des sondages comme celui-ci.

Le courtier en hypothèques Ron Butler de Butler Mortgage est d’accord, affirmant que les sondages auprès des consommateurs ainsi constitués ont tendance à exagérer le pessimisme des consommateurs.

« Personne avec une hypothèque à taux variable n’est heureux, car certains ont vu leurs paiements augmenter jusqu’à 45% », a-t-il déclaré. 

Butler a également souligné les taux de délinquance comme une meilleure mesure de ceux qui ont vraiment des difficultés financières. En novembre, le taux d’arriérés du Canada était de 0,15 %.

« Dans ce cas, les taux de défaut des prêts hypothécaires canadiens, même s’ils sont un indicateur retardé, font mentir 35 % des Canadiens qui pensent qu’ils doivent vendre leur maison cette année », a-t-il déclaré.

Une enquête de la Banque du Canada indique des baisses de taux plus tard cette année

Un sondage auprès d’économistes et d’analystes influents montre que beaucoup s’attendent à la première baisse des taux de la Banque du Canada d’ici la fin de cette année.

Les résultats sont tirés de l’ enquête trimestrielle sur les participants au marché de la Banque du Canada , qui consiste en un questionnaire envoyé à 28 participants aux marchés financiers.

D’après les résultats médians de l’enquête, les participants s’attendent à ce que la Banque du Canada réduise son taux directeur de 25 points de base à compter d’octobre, suivi d’une autre réduction d’un quart de point en décembre. Cela ramènerait le taux cible du financement à un jour de la Banque à 4,00 %.

Les répondants voient les taux chuter d’un autre demi-point d’ici le premier trimestre de 2024, et tomber à 3,00 % d’ici le deuxième trimestre.

En ce qui concerne la croissance du PIB, environ la moitié des répondants s’attendent à ce que la croissance soit négative d’ici le quatrième trimestre, avec environ 50 % de chances d’une récession au cours des six à 12 prochains mois.

Avec l’inflation globale qui continue de pointer tranquillement à la baisse, plusieurs acteurs dont la Banque Nationale du Canada affichent une vision plutôt optimiste de la conjoncture économique en fin 2023.